Comme chaque année, le 8 mars revient avec son lot de constats, de bilans sur la condition des femmes. Une journée pour commenter les succès, les régressions. Ce qui est marquant depuis plusieurs années, en France comme en Europe, est l’augmentation des violences faites aux femmes. Nous avons tous également en tête cette affreuse statistique indiquant qu’une femme décède tous les trois jours en France des suites d’agressions physiques.
Essentiellement masculines, les violences à l’encontre des femmes ne constituent pas seulement un problème de la sphère privée. Au contraire, elles représentent le symbole le plus brutal de l’inégalité existant dans notre société. Elles sont à la fois l’expression la plus dure de la domination qui persiste sur les femmes et le reflet d’une organisation sexuée de notre société. S’ils ont légalement les mêmes droits, femmes et hommes n’ont pas encore les mêmes statuts et les mêmes possibilités d’émancipation.
Les violences faites aux femmes ne sont pas, pour l’immense majorité d’entre elles, le fait de psychopathes, de malades qu’il faudrait soigner. Ce sont des hommes que l’on croise indifféremment dans la rue ou chez le commerçant d’à côté…Ils sont jeunes, vieux, riches, pauvres, diplômés ou non, beaux gosses ou bien terriblement banals. Mais cela n’excuse ni justifie l’ignominie de leurs actes.
Les caresses, baisers et autres gestes déplacés sont les agressions sexuelles les plus fréquentes et ont pour cadre le milieu professionnel dans un quart des cas. Il faut aussi considérer les agressions verbales (injures, menaces, blagues …etc) ou pressions psychologiques comme des violences.
Pour la Confédération syndicale internationale, le harcèlement sexuel constitue une question syndicale. C’est donc de notre responsabilité de former et sensibiliser nos militants à la question des violences faites aux femmes au travers des différentes instances de l’entreprise, en particulier les CHSCT. D’obliger les employeurs à mettre en place des plans de préventions des violences au travail comme l’impose la loi. De leur rappeler leur double responsabilité civile et pénale en matière de harcèlement sexuel. De mener des campagnes d’information pour informer les salariées de leurs droits.
Nous devons tous nous mobiliser contre ce fléau. Ces violences sont une honte pour notre civilisation. Et tant que la chape de plomb qui pèse sur elles ne sera pas levée, l’égalité femmes hommes restera lettre morte.