Aujourd’hui, 5 millions de salariés travaillent dans de très petites entreprises (TPE) de moins de onze salariés. Ils représentent 20% de l’ensemble de la population active française. C’est considérable. Mais ce sont aussi les salariés qui ont le moins accès aux garanties sociales. Ils ont exceptionnellement des représentants, rarement des activités sociales et culturelles, très peu d’accords d’entreprise voire jamais sur la participation, l’intéressement, l’épargne salariale, ou encore sur la protection sociale… En France les avantages sociaux pour les salariés sont en général proportionnels à la taille de leur entreprise.
La construction d’un dialogue social dans ces entreprises, avec les organisations patronales nationales est difficile. Elle est encore plus difficile lorsque l’on veut travailler directement sur le territoire au plus près des entreprises. La méconnaissance du droit du travail, la méfiance vis-à-vis des syndicats, le manque de moyens « ressources humaines » dans ces entreprises, constituent des freins majeurs.
Notre rôle auprès de cette population est de leur faire connaitre les avancées obtenues par la négociation d’accords dans les branches professionnelles. Mais c’est aussi faire savoir ce que certaines petites entreprises arrivent à mettre en place, que ce soit pour des questions d’emploi, de pouvoir d’achat, de conditions de travail, d’activités sociales et culturelles…
Des élections professionnelles dans les TPE, dont les résultats participeront à la mesure de la représentativité syndicale nationale mais aussi dans nos branches professionnelles, auront lieu entre les 28 novembre et 15 décembre de cette année. Le vote, par sigle syndical, concernera l’ensemble des salariés des TPE.
Notre action vis-à-vis de ces salariés doit s’inscrire dans la durée ainsi que dans la défense de nos valeurs de solidarité, de lutte contre les inégalités et de mise en commun de moyens. La construction de ces actions implique la participation des adhérents et des militants issus des TPE. Il ne s’agit pas de faire à leur place mais bien de faire avec eux. C’est le sens des actions de proximité géographique et professionnelle menées par nos syndicats sur les bassins d’emplois.
Il s’agit de montrer aux salariés la plus value d’un vote pour une organisation syndicale qui a la capacité à défendre leurs droits et à en gagner de nouveaux.
Ces élections doivent être une première étape dans la mise en place d’un dialogue social dans les TPE. Elles doivent contribuer au progrès social en général et pour ces salariés en particulier.