Sur le site de Bagneaux-sur-Loing (Seine et Marne) les 220 salariés fabriquent pour le constructeur automobile Volkswagen, les lunettes arrière et les vitres latérales de la Golf et de la Polo. Le groupe allemand est le principal client (à 75%) de Prevent Glass.
Après un plan social en 2009, le site a vu son carnet de commandes « gonflé à bloc » durant toute l’année 2010, nécessitant même un fort recours aux intérimaires et heures supplémentaires. Mais, dès le premier trimestre 2011 Volkswagen a refusé toute augmentation du prix des pièces qu’il achetait, alors que Prevent Glass voyait croître le coût de ses propres charges.
C’est exactement la période où l’établissement a été lâché par son propre groupe, lui-même fabricant de siège pour l’automobile ! En quelques mois, la situation s’est dégradée pour arriver, en novembre 2011, à la cessation de paiement prononcée par le tribunal, et ce, pour éviter la pure et simple liquidation.
Alors que le tribunal de Melun s’est prononcé le 23 avril prochain sur la poursuite de l’activité, Volkswagen a décidé brusquement de cesser sa relation avec l’usine de Bagneaux. préférant se fournir à partir du site allemand de Saint-Gobain, à Aix-la-Chapelle.
Pour Stéphane, le délégué syndical, « C’est un véritable coup de poignard que l’on nous met dans le dos tandis que l’on observe que tous les candidats à la reprise du site s’éclipsent les uns après les autres ». Avec toutes les organisations syndicales présentes sur le site, les salariés ont immédiatement cessé le travail.
Pour l’équipe CFDT, la perspective d’une fermeture est d’autant plus insensée que les carnets de commandes étaient pleins. Et les délégués d’ajouter que la technicité des produits fabriqués font du site une référence.
Au moment où tous les discours sont à la relance et au soutien des activités industrielles, le risque est grand de voir se désindustrialiser davantage la région. La priorité est donc la reprise du site par investisseur industriel. Priorité aussi de tirer au clair le comportement du groupe Volkswagen qui traite avec mépris, c’est le moins que l’on puisse dire, le sous-traitant et ses salariés. On est bien loin d’une entreprise socia-lement responsable !