Avant six heures du matin ce 17 avril, un groupe de militants d’orange vêtus sort de la nuit noire. Ils prennent place à l’entrée du site pharmaceutique de Servier à Gidy (Loiret), le plus important du groupe Servier avec 800 salariés sans aucune présence syndicale. L’opération minutieusement préparée par le syndicat en lien avec la fédération, les unions régionale, départementale et les militants/collègues du site chimique de Bolbec (Seine Maritime) avait pour but de faire connaître la CFDT en commençant par les équipes du matin. La lourde porte se ferme…
Ce ne sera pas suffisant pour décourager l’équipe orange avec leurs chasubles et leurs casquettes. Comme le fera remarquer une salariée « on ne peut pas vous rater ». Le gardien nous demande si nous restons là longtemps…
Sur le rond-point, la banderole cosignée par des salariés, rappelle le soutien à l’entreprise au moment de sa mise en cause dans l’affaire Médiator.
Les voitures s’approchent une à une. Quelquefois la vitre reste fermée. D’autre s’interroge « si nous avons le droit de faire cela ? ». La surprise se lit sur les visages, et les tracts sont distribués. Une heure plus tard, le directeur de la production vient nous rendre visite… mal à l’aise, il mène son enquête, on ne se refait pas ! Malgré le froid, il restera avec nous près de deux heures, l’ambiance devait être à son goût. Chacun y va de sa photo pour immortaliser l’événement…
La presse écrite, la radio locale sont venues à notre rencontre, car, pour eux aussi, c’est un événement. « Avez-vous des inquiétudes sur l’avenir de l’entreprise ? Qu’est ce qui fait que l’on franchit le pas de créer une section syndicale chez Servier ? Comment se passent les relations sociales après deux années ? » Franck, élu de Bolbec, répond que « c’est une démarche naturelle. Petit à petit, les choses changent, la CFDT n’a ni boule de cristal ni baguette magique pour garantir l’avenir industriel, mais nous sommes des gens responsables et nous nous développons. »
Ce rendez-vous de Gidy, entre les salariés et la CFDT sera renouvelé. Il permettra alors aux salariés rencontrés de franchir le pas de l’adhésion et de rejoindre la CFDT, comme l’ont fait précédemment leurs collègues de Bolbec. .