Après les élections, les élus de Clermont-Ferrand ont analysé les raisons de leur succès.
A Clermont-Ferrand la ville est marquée de l’empreinte centenaire du groupe Michelin. Pour autant c’est l’entreprise Trelleborg (voir encadré), et plus particulièrement la section CFDT qui retient l’attention. En effet, lors des dernières élections de représentativité, l’équipe syndicale a enregistré une progression des suffrages tout en devenant majoritaire avec 53% des voix.
Réunis autour de Yannick Bernard, secrétaire fédéral en charge de la branche des industries du caoutchouc, ils, et elles, sont plus d’une dizaine de délégués, certains élus pour la première fois, à expliquer le succès du résultat. Les discussions vont aussi permettre de faire le point sur le fonction-nement de la section.
Toute l’équipe est unanime pour dire que la progression enregistrée est le fruit de plusieurs éléments. « Tout d’abord, nous avons présenté des candidats dans les trois collèges : ouvriers/employés ; agents de maîtrise ; cadres et ce, pour un nouveau mandat de trois ans. Pour mener notre campagne électorale, nous avons réalisé des affiches pour informer les salariés. L’objectif était à la fois de rappeler notre travail et les résultats obtenus au cours des trois années passées et, bien évidemment, de présenter les objectifs de la nouvelle équipe ». Une équipe de candidats présentée aux salariés sous la forme d’un « trombinoscope » en couleur.
Ainsi, au cours du mandat écoulé, la CFDT s’est mobilisée lorsqu’il a fallu gérer le plan social (PSE) qui s’est traduit par de nombreux départs. Il y a eu de nombreuses ruptures conventionnelles. Elles ont été suivies d’une autre série de départs, dans le cadre d’un accord « senior » qui a permis des départs « en douceur ». Ainsi, l’équipe CFDT a expliqué individuellement aux salariés en fin de carrière l’intérêt du plan senior. Elle les a accompagnés lors des entretiens aux services ressources humaines (prime conventionnelle, aides administratives, etc.).
Au titre du bilan, l’accent a aussi été mis sur les réalisations en termes d’activités sociales et culturelles afin qu’elles soient accessibles à tous. Rappel a été fait de la collaboration engagée dans le cadre de l’inter-CE qui permet d’offrir des activités et des prestations que le comité d’entreprise, s’il était seul, ne pourrait assurer.
Pour Thierry, Jacqueline et Yves, « nul doute que l’information rédigée par les délégués à l’issue de chaque réunion avec la direction, est un plus ». Ils disent le lien que veut développer l’équipe CFDT avec tous les salariés. Quant à Didier, il rappelle le rôle joué par les « anciens », Annick et Michel, aujourd’hui partis en retraite. « Ils nous ont transmis l’envie de faire et mis sur les rails. Aujourd’hui on a étoffé l’équipe de délégués et l’on est plus nombreux en termes d’adhérents. » Il précise que chaque année, en été, la section se met au vert une journée afin de débattre sur l’activité et sur le choix des priorités de travail.
L’accent est mis sur la nécessité d’amé-liorer l’organisation des « tournées d’ateliers et des services » afin de rencontrer tous les salariés.
Au-delà le retour sur les résultats élec-toraux, les délégués ont souligné la situation financière du groupe qui affiche d’excellents résultats, alors que le site enregistre la baisse persistante de nombreuses productions.
L’actualité, c’est aussi l’impossibilité de conclure un accord salarial pour 2012 car la direction de l’établissement ne veut pas assurer la garantie du pouvoir d’achat et refuse de donner un « coup de pouce » aux plus bas salaires pour lesquels la CFDT revendiquait un talon de 60 euros mensuels.
Avant de clore la rencontre, l’équipe a fait état des premiers résultats de l’enquête « stress » menée dans l’établissement par un organisme extérieur. Il en ressort que plus de 40% des réponses faites par les salariés traduisent des situations de stress.
Les délégués ont retenu le principe d’une rencontre avec le syndicat chimie énergie Auvergne afin que chacun puisse améliorer ses compétences rédactionnelles… pour être encore meilleur demain.
TRELLEBORG
L’usine Trelleborg de Clermont-Ferrand emploie 570 salariés. Ils travaillent en équipes, 24/24 heures sur cinq jours. Le site du groupe suédois est spécialisé dans la fabrication de tuyaux industriels en caoutchouc. Une gamme de produits qui va du tuyau de pompes à essence en passant par l’avitaillement en kérosène des avions, le transfert en gros de produits alimentaires jusqu’aux tuyaux d’un diamètre de 50 centimètres pour le transport du pétrole offshore. Le groupe compte un site en alsace et un autre près de Nantes après toutes les restructurations menées au cours des cinq dernières années.
