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ARKOPHARMA , une dynamique collective retrouvée

Tous le reconnaissent aujourd’hui, la section CFDT d’Arkopharma végétait déjà depuis quelques années..

Tous le reconnaissent aujourd’hui, la section CFDT d’Arkopharma végétait déjà depuis quelques années. L’annonce d’un projet de vente de l’entreprise l’a réveillée. Avec l’aide du Syndicat Chimie Energie Alpes Méditerranée, la section aura réussi en huit mois à reconstruire un collectif, et engager des actions qui lui ont rendu sa crédibilité tant auprès de ses adhérents, des salariés, que de la direction.

ça a commencé à partir de mai 2007 quand on s’est retiré de la Bourse. » Pierre, délégué syndical CFDT chez Arkopharma, se souvient. « Rapidement après, le propriétaire nous a annoncé en Comité d’entreprise qu’un acheteur potentiel s’était fait connaître. Bridge Point Capital, un fonds d’investissement. »

UNE CFDT RESPONSABLE FACE AU PROJET DE VENTE. L’annonce faite, les bruits et les rumeurs fusent. Certaines organisations syndicales annoncent la catastrophe, jouent l’affolement général. « On a tout de suite voulu travailler de manière différente, souligne Hubert, autre délégué syndical. On a essayé d’être le plus factuel possible et on s’est renseigné sur le fonds. On informait les salariés au fur et à mesure, en faisant attention à ne pas reporter nos ressentis, nos propres peurs. » Pierre prolonge : « J’ai contacté les délégués syndicaux des autres boîtes qui appartenaient à ce fonds pour savoir comment ça s’était passé chez eux, les répercutions sur l’emploi, les investissements… Dans certains cas, ça s’était bien passé. Certes avec un plan social, mais limité et dans de bonnes conditions. Dans d’autres entreprises, les investissements étaient bloqués. On le disait alors, sans noircir le tableau ».

La vente ne s’est pas faite et un nouvel acquéreur potentiel s’est fait connaître. Mais cet épisode aura permis à la CFDT de gagner en crédit vis-à-vis des salariés. Et Pierre de conclure : « Les salariés, dans leur ensemble, sont conscients que s’il ne se passe rien, on risque d’aller dans le mur. Notre boulot, c’est d’être vigilants, d’analyser, d’informer, et de faire des propositions au nouvel acquéreur ».

UNE SECTION QUI TRAVAILLE ENSEMBLE ET COMMUNIQUE. Si la section a gagné en crédibilité, elle a également opté pour un fonctionnement et un travail plus collectif. Depuis huit mois, des réunions bimensuelles avec les élus et les adhérents qui le souhaitent, permettent de faire remonter les problèmes et d’en débattre. Les tracts sont conçus et corrigés collectivement, envoyés d’abord aux adhérents avant d’être affichés et communiqués à l’ensemble des salariés.

Nicolas, adhérent depuis peu, siège depuis au CHSCT. Il confirme : « Ce qui m’a plu dans la section CFDT, c’est qu’elle m’a laissé le temps de regarder, de réfléchir et de prendre ma place à mon rythme. C’est une organisation syndicale qui fait des propositions, prend le temps de discuter et de poser les termes de la négociation. Et qui prend des décisions collégiales en consultant ses adhérents ».

La CFDT est d’ailleurs la seule organisation syndicale qui soit présente au sein des trois collèges. Pour Nicolas, la force de ce qui est obtenu, vient de cette large représentativité. « Pendant que certaines OS sont encore dans une lutte des classes stérile, nous prenons l’avis de chacun, qu’il soit Cadre ou opérateur. Et puis, on respecte la demande de confidentialité de tous ceux qui ne veulent pas qu’on affiche leur adhésion syndicale. » Cette construction démocratique des revendications a ainsi permis, lors des dernières négociations annuelles obligatoires, de formuler des contre-propositions différentes des revendications initiales. Notamment une augmentation fixe de 50 ? pour tous les salariés, en lieu et place d’une augmentation de 1,5 % proposée par la direction. L’accord signé arrêtera finalement une augmentation de 45 ? pour tous, compromis très largement salué dans l’entreprise.

LE LIEN AVEC LE SYNDICAT CHIMIE ÉNERGIE. Tous reconnaissent le rôle non négligeable qu’a joué le Syndicat Chimie Energie Alpes Méditerranée dans cette montée en puissance de la section. « C’est après avoir rencontré Sabine et Philippe, tous deux du syndicat, pour faire le point sur notre fonctionnement, qu’on a décidé de se voir plus souvent et de communiquer davantage » se souvient Pierre.

Pour Nicolas, le syndicat permet de considérer la vie de l’entreprise sous un autre angle. Mais il apporte aussi des outils. Nicolas se remémore la formation « Bienvenue ». « On y appréhende ce qui se passe de façon constructive et positive. » Hubert aussi y revient : « J’y ai pris conscience que je partageais les valeurs de la CFDT depuis bien plus longtemps que je ne le pensais… ».

Et Pierre de souligner aussi la réactivité du syndicat. « Récemment, j’ai envoyé au syndicat un projet d’accord, et très vite j’ai reçu une réponse sur ce qui était bien ou à améliorer. C’est bien aussi de savoir qu’un accord est signé avant la direction. L’accord de branche sur les salaires, par exemple, on l’a su rapidement. Quand, en réunion, on demande à la direction de ne pas oublier de mettre en place les nouvelles grilles et qu’elle répond qu’elle ne savait pas que c’était signé… ça apporte du crédit, même auprès des salariés ! »

L’ENVIE D’AMPLIFIER LE MOUVEMENT. Si cette nouvelle dynamique collective s’est traduite par une vingtaine de nouveaux adhérents en moins d’un an, l’équipe ne compte pas en rester là. Tout en ayant conscience cependant que cela peut prendre un peu temps. « Il y a encore peu de temps, adhérents ou sympathisants avaient la même info, le même service, souligne Pierre. ça ne fait que huit mois que nous faisons un peu mieux la distinction, et ça ne plaît pas à tout le monde… » Il insiste sur l’importance de travailler au développement de la syndicalisation, notamment en Production : « On est moins implanté que d’autres organisations syndicales. Que moi ou d’autres élus en soient sortis, n’a pas simplifié les choses. Il faut qu’on aide les quelques élus qui restent, à se former et à proposer l’adhésion ».

Pour Hubert, il s’agit aussi de poursuivre l’effort entrepris sur la communication depuis huit mois, en « valorisant mieux nos propositions lors des négociations, comme nos positions en CE et DP ». La négociation de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences lui tient particulièrement à cœur, même s’il sent bien que la direction freine des quatre fers…

LE LABORATOIRE ARKOPHARMA

Spécialisé dans les produits de phytothérapie tels que les médicaments, les compléments alimentaires et les cosmétiques, le Laboratoire Arkopharma comprend près de 900 salariés sur son seul site de Carros dans les Alpes-Maritimes, auxquels il faut ajouter 130 commerciaux ou promotrices des ventes.

Pourtant en progression constante jusqu’en 2005, l’entreprise connaît depuis trois ans des difficultés.

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