La société Holdiplast Allibert Médical, implantée à Gaillon près d’Evreux, a décidé de fermer sans concertation aucune, un atelier pour le délocaliser de quelque 120 kilomètres, en Ile-de-France près de Roissy. Une décision qui surprend alors les salariés car les carnets de commandes sont bien remplis et les résultats financiers de l’entreprise particulièrement élevés. Les neuf salariés de l’atelier ne veulent pas d’un tel transfert car cela les contraint à déménager et ce, dans une région où les loyers sont beaucoup plus chers. Une délocalisation qu’ils considèrent « à hauts risques » car ils n’ont pas l’assurance d’une garantie du maintien durable de leur emploi chez le prestataire de service qui n’a qu’un contrat de trois ans avec Holdiplast.
Alors, face à une direction qui refuse le dialogue et toute mesure concrète d’accompagnement d’une telle décision, les salariés décident d’agir en occupant leur atelier. Pour cela ils sont aidés, et vont être soutenus tout au long de leur action par le syndicat chimie énergie de Haute-Normandie et son animateur de branche plasturgie. Des négociations s’engagent à la sous-préfecture qui joue le rôle de médiateur avec la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Les négociations aboutissent, dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 juin, à un protocole de fin de conflit. Il permet notamment aux salariés d’obtenir des indemnités allant (pour 25 ans d’ancienneté) jusqu’à 40.000 euros. Des aides sont également prévues pour la formation et la mobilité.
Démonstration est faite, s’il en est besoin, que la détermination conjuguée des salariés et de la CFDT a payé en permettant de déboucher sur une issue positive.