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La pauvreté laborieuse

En France, le nombre de personnes ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté augmente inexorablement....

En France, le nombre de personnes ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté augmente inexorablement. Certains peuvent qualifier cette augmentation de lente (20% entre 2002 et 2009), d’autres contestent les chiffres (8,2 millions selon les indicateurs français contre 11,2 pour les statistiques européennes). Tous ces débats ne doivent pas cacher la misère sociale dans laquelle nombre de nos concitoyens se trouvent.

La pauvreté touche d’abord les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, conséquence des faibles revenus de leurs parents. Pourtant, notre système de protection sociale amortit certains effets de la pauvreté. Ainsi les prestations sociales représentent plus du tiers du revenu des ménages pauvres. Le nombre d’allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) augmente (+ 3% entre mars 2011 et mars 2012 pour un total de 2 059 000 bénéficiaires). 10% de ces allocataires perçoivent le RSA Activité, complément à des salaires modestes perçus par des salariés.

Cela démontre sans ambigüité l’existence de travailleurs pauvres. L’emploi à temps partiel, le chômage, l’absence de qualifications professionnelles, les inégalités sociales en fonction de la localisation géographique, sont autant de facteurs de développement de la pauvreté dite « laborieuse ». Là encore, il faut observer au-delà de la statistique, la population des travailleurs précaires mais aussi en CDI ayant des revenus supérieurs au seuil de pauvreté et qui ne peuvent plus accéder à leurs besoins primaires (logement, nourriture).

La pauvreté laborieuse est difficile à discerner dans les entreprises. Des indicateurs sont pourtant visibles. Ainsi dans une entreprise qui recourt massivement à des formes d’emploi atypiques (intérim, CDD, CDI à temps partiel), les représentants des salariés peuvent les percevoir de manière plus concrète et plus immédiate. Les problèmes de logement sont aussi à peine visibles. Souvent par pudeur compréhensible, par manque d’information, les salariés restent dans leur situation plus que précaire. Pourtant, des moyens d’agir existent, la CFDT peut par exemple mobiliser son réseau ACTION LOGEMENT ou ses administrateurs CAF afin d’accompagner et d’aider le salarié dans ses démarches.

L’accord interprofessionnel sur le logement signé l’été dernier, la négociation en cours sur la sécurisation de l’emploi sont des actes forts envers ces travailleurs démunis. Dans l’entreprise, les négociations salariales, les actions sociales dans les CE, le plan de formation, la lutte contre les discriminations permettent concrètement de leur venir en aide, de leur faire acquérir de nouvelles qualifications. La prochaine conférence gouvernementale de lutte contre la pauvreté devra aussi répondre à ces enjeux. Plus que jamais, soyons attentifs à ces situations.

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