Nous sommes en 1739, la fille de Louis XV, Marie-Louise-Elisabeth de France transite par le château de Loches, elle va épouser le fils de Philippe V. Un des participants au stage, « Animer une action de formation », semble drôlement calé en histoire. Nous nous situons sur la terrasse de l’hôtel, on voit bien le château d’ici. On ne le verra que d’ici. On déguste un café. Un jus d’orange. C’est important les vitamines. Du soleil blanc, coule une chaleur lénifiante, il fait doux. Seulement à 10h, changement de décors, scène 2, intérieur jour. Premier étage, salle de réunion. Qu’attendons-nous de ce stage, quels sont les objectifs. Les nôtres, ceux de la formation, si ça pouvait être les mêmes, ce serait bien… Nous cherchons à acquérir des méthodes pédagogiques, des outils, un mode de travail, nous sommes avides de connaissances. Ça tombe bien, le menu est copieux, nous ne le savons pas encore, tout n’est pas sur la carte. Une petite appréhension taraude sournoisement les estomacs. L’exposé de 20 minutes. Quand ? Tout seul… Le doute plane sur l’intérêt du thème que l’on va développer. La matière est secondaire. Le fond ne sera qu’un support, l’analyse portera sur la forme. On entre dans le vif du sujet. Il faut définir un objectif, le message qui restera après l’exposé, ce n’est pas le plus difficile. Il faudra l’atteindre surtout. Le groupe s’ouvre. Chacun se dessangle, un peu, beaucoup, passionnément. Les uns s’expriment vite et fort comme des enfants qui chantent à tue-tête pour conjurer la peur irrépressible du noir. Les autres bafouillent, et partent en eau, se liquéfient. Les derniers se retranchent dans une austérité étanche. Malgré toutes ces formes de trac, personne ne perd de vue son objectif. C’est l’objectif ! Et puis, ça se détend, on échange toujours plus. Une synergie se crée. Le programme se déroule, dense, enrichissant mais dense. L’effort nous rapproche. C’est bon le café, vital le jus d’orange. Nous sommes épuisés mais ravis. Ils ont démonté le château de Loches, on ne le voit plus en tout cas. A la pause, nous restons concentrés sur les débats. Nous enchaînons sur les phénomènes de groupe, nous commençons à en fabriquer nous mêmes. Des divergences naissent et cela profite au débat. La vigueur du climat nous transcende, on est à fond. Nous animons en binôme, revenons sur la politique de l’organisation de la formation fédérale. Plus de place dans le cerveau, mais si, en serrant un peu dans le fond… Dernier jour, nous revenons sur les objectifs du stage. Faire connaître la politique de formation la FCE, acquérir les compétences et les méthodes pédagogiques, maîtriser les outils, les méthodes permettant de transmettre ses connaissances. Faire produire et progresser un groupe. Connaître et respecter la déontologie. Le statut et le rôle de l’animateur. On était venu pour ça, dense mais sacrément enrichissant. Satisfaits est trop faible, nous sommes changés. On resterait bien encore un peu. Ensemble. Nous nous quittons, nos bagages pèsent le même poids qu’à l’arrivée. Pourtant on a tout donné. On a sûrement tout pris aussi.

PARCOURS MILITANT, PARCOURS GAGNANT OU COMMENT LA FCE DÉCIDE D’ACCOMPAGNER LES MILITANTS ?
Double page / En CDF de décembre 2024, la Fédération Chimie Energie a dévoilé la démarche qu’elle porte déjà depuis un an : « Accompagner le militant dès son premier mandat jusqu’à la valorisation de son expérience pour construire un véritable parcours qui prendra en compte toutes ses expériences professionnelles et syndicales.