Ce sont plus d’une centaine de syndicalistes du monde entier qui se sont rencontrés les 12, 13 et 14 novembre à Stockholm. Il s’agissait de la 1ère édition de la conférence mondiale sur l’industrie de la pâte et du papier organisée par la nouvelle fédération mondiale de l’industrie IndustriALL Global Union. Ce rendez-vous a été l’occasion d’aborder de nombreux sujets d’actualité et prospectifs pour les syndicalistes des vingt-trois pays réunis : la situation économique actuelle dans les principales multinationales, les accords-cadres mondiaux conclus dans certains grands groupes, le renforcement de la présence syndicale et le développement durable.
La situation de l’industrie papetière dans le monde est très variable, d’un continent à un autre. Si pour le Brésil la production de pâte et papiers est en pleine croissance, les entreprises implantées en Europe sont plutôt en situation de surcapacité. Ainsi, les salariés européens sont confrontés à des processus de restructuration / rationalisation et donc, à terme, à des pertes d’emplois.
Alors, comment trouver, dans ce contexte, des thématiques d’actions syndicales communes ? L’un des éléments de réponse a été le lancement d’une campagne syndicale mondiale de lutte contre le travail précaire dans l’industrie papetière. Plus de 50% de la main d’œuvre en Amérique latine est en situation précaire et 70% en Colombie. Diverses initiatives ont ainsi été menées, tant auprès des législateurs que des employeurs afin de remédier à ces situations qui aboutissent à des salaires et avantages sociaux plus bas. Par exemple, en Allemagne, l’IGBCE a négocié des accords avec la plus grande agence de travail temporaire pour que les salariés
précaires aient des primes supplémentaires, induisant donc un surcoût dissuasif pour les employeurs.
Cette conférence a également été l’occasion de rencontrer des responsables de groupes papetiers. La FCE-CFDT est intervenue pour interpeller le président de SCA au sujet du rachat par ce groupe suédois de Georgia Pacific. La FCE lui a demandé plus d’informations sur les échéances et les mesures concrètes qui seront mises en œuvre suite à l’annonce des 1500 suppressions d’emplois dans le monde, sans obtenir, hélas, de réponse concrète. Sur le dialogue social mondial, les employeurs ont encore des efforts à faire !
