Avec la fin annoncée des réserves de pétrole, un baril à 140 dollars et demain peut-être à 200, nous nous dirigeons inéluctablement vers un troisième choc pétrolier. Les causes en sont multiples, et la spéculation financière en est l’accélérateur. L’augmentation du prix du baril est fortement liée à la spéculation des banques et des organismes financiers. Ils anticipent pour partie, comme pour l’ensemble des matières premières, de l’augmentation de la demande, compte tenu du développement de l’industrialisation des pays fortement peuplés comme la Chine, l’Inde et ceux d’Amérique du Sud. La stabilité de l’offre de production décidée par les pays de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) participe également de ce phénomène. A cela, s’ajoute la baisse de la consommation aux Etats-Unis et en Europe. Enfin, le risque de troubles dans les régions de production est aussi un élément qui aggrave la situation.
Le prix du baril varie donc au quotidien. Cet accroissement rapide et fort du prix des carburants a des conséquences importantes pour les industries et les ménages, même s’il est atténué, en Europe, par un euro fort par rapport au dollar. La part essentielle du pétrole dans les charges de certaines entreprises, compromet leur avenir. Le prix du carburant à la pompe ampute aussi le budget des citoyens, même si l’écart est parfois considérable car fonction du lieu d’habitation et du revenu. De quoi aggraver encore les inégalités.
Cette crise énergétique durable est peut-être l’opportunité d’aller vraiment vers un développement durable, et de passer enfin du discours aux actes. Il est temps de rechercher sérieusement des alternatives aux ressources fossiles. A ce titre, le développement et la recherche de nouvelles énergies et de nouvelles technologies sont essentiels, tant pour préparer l’avenir en termes d’alternative aux ressources fossiles qu’en termes d’économies d’énergie. Dans ce domaine, les choix d’aujourd’hui nous engagent pour demain. De fait, notre modèle de développement actuel est intenable. Et nous devons en prendre conscience.
Pour la FCE-CFDT, cette situation demande une réflexion approfondie sur l’ensemble des matières premières et leurs prix, au regard des évolutions de l’offre et de la demande dans le monde. Cette situation de crise renforce la nécessité de réguler l’économie et le commerce mondial. Un prix du pétrole cher doit nous conduire à agir en ce sens.
