Pas moins de 60 millions de tonnes d’aluminium sont produites à l’échelle mondiale chaque année. Avec une croissance de 5 à 7% par an, le packaging, le transport et le BTP tirent la demande mondiale de façon exponentielle, qui devrait doubler à l’horizon 2025.
La production d’aluminium primaire se relocalise sur des zones à faibles coûts de production, avec un focus sur le prix de l’énergie. 1 Mt de capacités ont été fermées en 20 ans dans l’UE, l’écart de performance entre l’Europe et le reste du monde se creuse au regard des disparités de croissance.
Le secteur emploie 11 150 personnes en France dans 5 secteurs différents, et répartis sur deux fédérations CFDT, la FGMM pour plus de 70% de l’activité, et la FCE. La partie fusion par électrolyse de la filière est historiquement implantée dans la branche chimie. Une avance technologique liée à une R&D d’excellence, mais vulnérable de part sa forte dépendance énergétique.
Entre 2006 et 2010, la filière française a perdu près de 23% de ses emplois et 21% de sa production. Un constat désopilant pour une invention française qui reste une fierté nationale !
Or, le phénomène de croissance attendu sur le plan planétaire appelle l’ensemble de la filière à se réveiller, tout au moins si la France entend rester présente dans cette industrie.
La FCE travaille sur ces analyses avec l’aide de Syndex depuis de nombreuses années et alerte régulièrement les pouvoirs publics sur la nécessité d’une réactivité nationale face à cette hémorragie. Si la France a des lacunes, elle a également de sérieux atouts à défendre !
La vente annoncée par le groupe Rio Tinto du site de production de Saint-Jean-de-Maurienne a déclenché une prise de conscience collective. C’est au travers de rencontres ministérielles provoquées en partie par la FCE, que le Ministère du Redressement Productif vient d’amorcer la mise en place d’une table ronde nationale réunissant l’ensemble des acteurs de la filière.
Une première table ronde s’est réunie le 13 février et ouvre le chantier avec la mise en place de sept groupes de travail spécifiques, qui vont être intégrés à la dynamique des Comités Stratégiques de Filières. La CFDT continuera d’apporter son soutien, sa participation et veillera à optimiser les interactions nécessaires entre les différents acteurs d’une filière qui se doit de se développer, en travaillant de façon étroite, en concertation…
Le devenir de l’industrie de l’aluminium en France en dépend !