La date fatidique approche : le 12 décembre prochain, le sort de Kem One, groupe qui emploie plus de 1700 salariés, sera scellé.
La CFDT s’est largement investie sur le dossier Kem One, et ce, dès l’annonce faite par le groupe Arkema de se séparer de son pôle vinylique. La dernière rencontre qui s’est déroulée le 7 novembre au ministère du redressement productif, où était présente la CFDT, laisse entrevoir une issue optimiste, mais rien n’est encore fait ! Le ministère d’Arnaud Montebourg a en effet assuré que les engagements de l’Etat seront entièrement satisfaits afin de sécuriser la reprise de l’entreprise. Alors que persistaient, il y a quelques jours encore, de nombreuses zones d’ombre sur un manque de financement et de garanties, le ministre au redressement productif vient de ressusciter un fonds d’aide aux entreprises doté de 300 millions d’euros.
Ce fonds a pour vocation de soutenir les entreprises en difficulté (plus de 400 salariés) via des prêts ou la prise de contrôle de l’entreprise concernée par le rachat d’une partie de sa dette. Il pourra agir en cofinancement avec des investisseurs privés qui, eux, pourraient être intéressés par une prise de participation au capital, sur le modèle des fonds de retournement américains.
Si l’idée est bonne, elle n’est pas encore réalisable en l’état actuel du droit français qui nécessite une refonte. Pourtant cela pourrait faire émerger une nouvelle forme de marché : la reprise d’entreprises. Les banques françaises pourraient en devenir des acteurs importants. Une des grandes difficultés de cette réforme est juridique, car la prise de contrôle par les créanciers achoppe sur le droit de propriété. Le gouvernement a bien conscience du risque d’inconstitutionnalité, et c’est donc avec beaucoup de prudence que seront rédigés les textes.
La CFDT poursuit son action afin que les derniers obstacles soient enfin levés pour permettre à cette entreprise, et ensuite à d’autres, de poursuivre leur activité… Un dessein et un destin fortement attendus par les salariés !