Les enquêtes ou sondages récents auprès des salariés démontrent, s’il en était besoin, qu’ils sont très attachés à la réduction de leur temps de travail (RTT).
De nombreux accords signés dans le cadre des lois Aubry ont permis de négocier des compromis équilibrés dans les entreprises. Ceux-ci conciliaient leurs contraintes économiques et organisationnelles, la création d’emploi et une meilleure articulation entre vie privée et vie professionnelle.
Avant de légiférer de nouveau sur ce thème, le gouvernement aurait été bien inspiré de laisser les partenaires sociaux faire le bilan de la mise en œuvre de la réduction du temps de travail. La CFDT a toujours mis en avant la négociation collective comme le meilleur moyen de concilier souplesse, respect des salariés et efficacité économique. Identifier les conséquences positives ou négatives de la RTT avant de définir de nouveaux rythmes de temps de travail aurait permis, aux partenaires sociaux, au sein de leur entreprise, d’améliorer ou de conforter des solutions existantes. Cela aurait aussi permis d’en mesurer les effets sur les salariés, pour leur santé, leur vie personnelle ou pour leur équilibre physique et psychique.
D’une manière générale, la loi portant sur la réforme du temps de travail pose la question de la santé des salariés. La dérégulation des repos compensateurs et de leur utilisation en heures et en jours va aggraver la pression sur les salariés. Cette inquiétude prend encore plus d’ampleur dans un paysage économique français majoritairement composé de TPE/PME, où bien souvent il n’y a pas de négociation. Protéger en particulier ces salariés nécessite des mesures négociées dans le cadre des conventions collectives.
Pour la FCE, le moment est venu de se réapproprier les organisations du travail. A partir d’une analyse critique de celles-ci et de leurs conséquences au regard des évolutions des entreprises, les militants CFDT pourront proposer aux salariés et aux entreprises, si nécessaire, de nouveaux rythmes de travail, conjuguant les intérêts des uns et des autres et dans l’esprit qui a prévalu à la mise en place des 35 heures. Cette démarche ne pourra se faire que si les salariés sont au cœur des réflexions sur leur temps de travail. Ne pas s’attaquer à cette question primordiale, c’est oublier l’essentiel. Ensemble, réinventons le temps de travail.
