Le MAG-FCE est allé à la rencontre de Majdouline Lachhab, la Déléguée syndicale centrale (DSC) CFDT chez Bostik.


MAG FCE : Majdouline, comment es-tu arrivée dans le militantisme ?
Majdouline : En 2011, la CFDT m’a sollicitée pour être candidate en tant que déléguée du personnel (DP) suppléante. Suite à mon élection, j’ai été formée au mandat de DP. Comme cela me plaisait et que je milite fortement contre l’injustice, j’ai décidé de poursuivre mon engagement comme DP titulaire lors des élections de 2014. A partir de là, le fait d’être titulaire m’a permis de mieux m’investir dans la prise en charge des dossiers.

MAG FCE : dans quel contexte es-tu devenue DSC ?
Majdouline : Bostik est constitué de 7 établissements : le siège social et 
6 usines dont 2 avec un centre de recherche. Je travaille sur le site de 
Ribécourt qui est à la fois site de production et centre de recherche. L’ancien DS, et DSC également, a lâché tous ses mandats en avril 2013 pour des raisons personnels. Personne ne voulait lui succéder, j’ai donc repris le flambeau ! Et croyez-moi ce ne fût pas aisé : être une femme, jeune et issue de la diversité ne sont pas forcément vus comme des avantages pour une arrivée sereine dans des mandats tels que DS et DSC. J’ai pris ces mandats sans expérience, ni formation. Il a fallu attendre quelques mois pour cela. Néanmoins j’ai été soutenue par le syndicat picard et la fédération.

MAG FCE : comment as-tu vécu ta 1ère année de mandat ?Majdouline : la transition fut difficile car sur le site de Ribécourt la CFDT était à 75% de représentativité, or avec le départ du DS, la section a subi une perte d’adhérents (partis chez UNSA). La CFDT est retombée à 35% aux élections professionnelles qui ont eu lieu en octobre 2014. Et oui, la jeunesse et le changement de pratiques syndicales et de coordination n’ont pas été les bienvenus pour tout le monde. Cependant, la CFDT a maintenu sa représentativité à l’échelle locale à Ribécourt et également à l’échelle nationale sa 3ème place. Il faut dire aussi que l’année 2014 a été riche en actualité au niveau social, quelques exemples marquants en 2014 parmi d’autres sujets :-Le déménagement du centre de recherche en août- L’annonce par Total de la cession de Bostik à Arkema en septembre- Les élections professionnelles en octobre


MAG FCE : justement concernant cette cession, peux-tu nous en dire en plus ?
Majdouline : concernant la cession nous avons eu 4 CCE extraordinaire et 4 paritaires afin de gérer au mieux la sortie de Bostik du groupe Total. Les deux points majeurs pour notre équipe syndicale étaient : le maintien des emplois/postes et une prime de 2500€ sous la forme d’un complément d’intéressement. Les salariés furent inquiets suite à l’annonce de la cession. Mais assez vite rassurés car Bostik était repris par Arkema, un grand groupe français et chimiste, et non Henkel où on risquait d’avoir de la casse sociale au passage. Je profite de cette entrevue pour remercier les militants CFDT des liaisons Total et Arkema pour le soutien. Suite à l’annonce, j’ai contacté Teddy Hameau, le DSC de Total afin d’échanger les informations entre les 3 entreprises. Plusieurs réunions ont été organisées à la fédération avec les élus de Bostik ainsi que les DSC d’Arkema, de Total et les responsables fédéraux. Cela nous a permis d’échanger sur la stratégie à mener. Notre équipe de Bostik a apprécié cet accompagnement.


MAG FCE : quel est ton ressenti sur ton activité militante ?
Majdouline : j’ai été plongée très rapidement dans le vif du sujet, mais la coordination des équipes, l’accompagnement du syndicat, liaisons et fédération a été très formateur. Ce fût une belle expérience. J’ai apprécié la formation fédérale pour les DSC, car cela m’a donné les bases et m’a permis d’acquérir de nouvelles pratiques syndicales. A ce jour, je me sens à l’aise et épanouie dans mes activités syndicales. Je souhaite converser 50% de mon temps à mon travail et 50% pour les activités syndicales, afin de garder le contact avec le terrain.

Le MAG-FCE est ravi d’avoir rencontré Majdouline, une militante plein d’entrain et d’enthousiasme. Elle ne mâche pas ses mots. Mais cela ne l’a pas empêché de se faire une place et d’être reconnue par ses collègues et militants CFDT. Majdouline nous te souhaitons une bonne continuation et des nouvelles réussites syndicales !