Le 7 novembre dernier, la fédération organisait un colloque sur la santé au travail. Cette journée, qui a rassemblé plus de deux cents participants, s’est déroulée en deux temps forts. Le premier a été consacré à la prise en compte des risques en matière de santé au travail. Le deuxième était plus spécifiquement tourné sur les questions du stress au travail.
Chaque année, environ 7 500 travailleurs de l’Union européenne (UE) meurent au travail et 170 000 décèdent des suites d’un accident ou d’une maladie lié au travail. Plus de 7 millions de personnes ont des blessures suffisamment graves pour devoir arrêter de travailler pendant au moins trois jours. L’agriculture, la construction, les transports et les soins de santé constituent les secteurs à plus haut risque.
Pourtant, une évaluation des risques en matière de santé au travail permettrait d’éviter nombre de ces accidents et maladies, mais beaucoup d’employeurs ne la réalisent pas de manière adéquate. Les grandes entreprises ont davantage tendance à effectuer ce type d’évaluation. Or, c’est dans les petites et moyennes entreprises que se produisent 80 % des accidents et 90 % des décès sur le lieu de travail. Ces incidents ne sont pas seulement dramatiques pour les personnes concernées, ils portent également préjudice aux entreprises.
La perte de revenu liée à l’absence au travail coûte aux travailleurs européens environ un milliard d’euros par an. Les employeurs doivent, eux aussi, en supporter les coûts. Grâce à la stratégie européenne mise en œuvre sur la période 2002-2006, la situation en matière de santé et de sécurité au travail s’est améliorée. Toutefois, cette amélioration n’est pas homogène et certaines catégories de travailleurs demeurent exposées à un risque plus élevé que d’autres. Les progrès varient selon le pays, l’entreprise et l’âge des travailleurs. De plus, les évolutions de la vie professionnelle entraînent de nouveaux risques, et on assiste à une augmentation de certaines pathologies, notamment celles liées à la pression psychologique, comme le stress, par exemple.
Face à cette situation, l’Union s’est dotée d’une nouvelle stratégie, visant à réduire de 25 % les cas de maladies professionnelles et d’accidents du travail d’ici 2012. Le nouveau plan entend améliorer et simplifier la législation existante, tout en misant sur la prévention et l’information.
L’UE a d’ailleurs lancé une campagne dans toute l’Europe durant la Semaine européenne de la santé et de la sécurité au travail, qui s’est déroulée du 20 au 24 octobre.
C’est donc dans ce cadre que notre fédération entend contribuer à une meilleure intégration de la santé et de la sécurité au travail en revendiquant qu’elles deviennent des sujets de la négociation collective. C’est ainsi que nous avons relayé la journée mondiale de la santé au travail et c’est aussi dans cette dynamique que nous avons imaginé ce colloque du 7 novembre.