Depuis plusieurs siècles, le progrès technique et l’émergence de nouvelles machines suscitent autant d’enthousiasme que d’inquiétudes. Déjà au 16e siècle, la Reine d’Angleterre interdit la machine à tricoter les bas sous prétexte qu’elle mènerait ses sujets à la ruine en les privant d’emploi. La question de l’efficacité s’opposait déjà à l’emploi ! Malgré l’hostilité de certains dirigeants politiques, les innovateurs ont eu raison de ces archaïsmes, les faits leur ont donné raison. La mécanisation et le progrès industriel sont aussi facteurs de progrès économiques, sociaux, et souvent d’amélioration des conditions de vie et de travail.
La question reste encore et toujours d’actualité, après la première révolution industrielle, où les machines ont suppléé aux tâches sommaires, une seconde révolution industrielle a pris le relais. Les machines et les robots ont pris en charge des ouvrages plus complexes ainsi que les actions répétitives, comme le montage automobile. Les gains de productivité ont alors dégagé des performances économiques pour les entreprises.
Une nouvelle période s’ouvre à nous aujourd‘hui, la révolution numérique offre des perspectives incroyables, les machines vont devenir de plus en plus « intelligentes », encore plus capables d’apprendre par elles-mêmes et d’accomplir des tâches intellectuelles. Cette révolution pourra désormais concerner des centaines de métiers, et les conséquences sur l’emploi seront sans nul doute importantes. Différentes études prévoient la perte de millions d’emplois particulièrement dans les secteurs traditionnels de l’industrie ; dans le même temps, d’autres métiers verront le jour. Il est de notre responsabilité d’anticiper les mutations industrielles et les transitions professionnelles à venir.
Plusieurs perspectives s’offrent ainsi à notre société : ralentir le progrès technologique pour préserver l’emploi comme cela s’est déjà fait par le passé. Une possibilité sans grand lendemain.
Ou anticiper et accompagner les salariés pour qu’ils s’adaptent aux nouvelles tâches et aux métiers de demain et ainsi parier sur l’entreprise du futur. On pourrait aussi imaginer un nouveau système où le partage du travail et des richesses profiterait au plus grand nombre et à la société dans son ensemble. A quoi pourrait servir le progrès technologique s’il n’est pas au service du progrès social et de la condition humaine ? Autant de défis à relever pour inventer et construire la société du futur dans laquelle la CFDT prendra toute sa place.