Les nanotechnologies sont le domaine de l’infiniment petit, le millionième d’un millimètre, le monde de l’atome. On ne peut pas les voir à l’œil nu. Elles envahissent notre quotidien, améliorent les performances et l’usage des produits autant dans la sphère privée que dans le milieu professionnel. La découverte de ce domaine est récente, une cinquante d’années. Elle a été rendue possible avec l’invention de microscopes à effet tunnel et de celui à force atomique. Les matériaux nanométriques existent à l’état naturel (feux de forêt), sont créés par l’homme de façon accidentelle (moteur à combustion) ou intentionnelle dans le cadre de produits manufacturés (nanoparticules).On les retrouve dans de très nombreux secteurs, comme les cosmétiques, l’automobile, l’agroalimentaire, l’électronique, les télécommunications… Ils sont présents dans les processus de fabrication, dans les produits de consommation, avec de diverses des applications, les vêtements, le ciment, les crèmes solaires, les aliments… et ils se retrouvent donc aussi dans l’environnement. Les enjeux sont scientifiques et techniques, économiques et sociétaux.
Les effets sur la santé humaine et les données sur la toxicité des nanomatériaux manufacturés sont encore lacunaires. Même si les études sont extrêmement nombreuses, nous ne disposons pas encore d’assez de recul et de temps pour en évaluer avec certitudes les conséquences. Certaines démontrent cependant déjà clairement que les nanomatériaux présentent une toxicité plus grande et sont à l’origine d’effets inflammatoires plus importants que les matériaux de taille supérieure et de même nature chimique. Ils sont la conséquence de la pénétration de nanoparticules dans l’organisme humain, sous certaines conditions, par les voies respiratoires, voire par la peau avec l’accumulation dans les tissus.
Avec 400 000 tonnes de nanomatériaux mises sur le marché en 2013, les salariés sont nombreux à être potentiellement exposés. L’anticipation et la prévention des risques qui leur sont associés constituent donc une priorité pour la santé et la sécurité des salariés. Les protections, qu’elles soient individuelles ou collectives, existent. L’objectif étant est de réduire au maximum les expositions professionnelles.
Aujourd’hui, l’avancée des connaissances sur les risques des nanomatériaux sur la santé reste encore insuffisante. Avec ses militants, dans le cadre de ses actions pour la santé et la prévention des salariés, la FCE-CFDT reste vigilante, suit les évolutions des études et des travaux et incite ses équipes à faire appel à des organismes extérieurs d’expertise et de contrôle. Dans ce domaine, comme dans d’autres, la santé doit rester la priorité.•