Somme des valeurs ajoutées des productions et des services dans les différents secteurs (public et privé) de l’économie, le produit intérieur brut a été élaboré pour fournir une évaluation de la quantité de richesses crées chaque année dans un pays. Cet outil est nécessaire pour l’analyse économique, mais pas suffisant pour mesurer la réelle richesse d’un pays. Il comporte de nombreuses limites qui le rendent inadapté à la mesure de l’état de bien-être ou de progrès de notre société. Le niveau d’éducation, la santé, le logement, le niveau de vie, la conciliation vie privée et vie au travail, la qualité de l’environnement, par exemple, ne sont pas pris en compte. Pas plus que le travail domestique ou l’apport d’activités bénévoles dans la société, au sein d’associations ou d’organisations syndicales.
Une réflexion engagée depuis plusieurs années sur les indicateurs complémentaires vient d’aboutir. Le Conseil économique social et environnemental et France Stratégie se sont associés pour élaborer un jeu d’indicateurs phares complémentaires du PIB. La CFDT a pris une part active dans ces travaux. En complément, ces nouveaux indicateurs de croissance visent donc à mieux prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales de notre pays. Choisis via un processus de concertation publique, ils sont destinés à servir de support au rapport annexé chaque année au projet de loi de finances.
Pour être crédibles et facilement utilisables, ces indicateurs devaient être en nombre limité, pertinents, disponibles dans la durée, et comparables au plan international. A chaque thématique correspond un indicateur phare. Dans le volet économique, le thème du travail se mesure ainsi à travers l’indicateur du taux d’emploi; celui de l’investissement par les dépenses R&D ; quant à la stabilité financière, c’est la dette qui a été retenue pour l’évaluer.
Le pilier social, quant à lui, s’articule autour de quatre thématiques. La santé, qui s’évalue grâce à l’espérance de vie en bonne santé. La qualité de vie avec, pour indicateur correspondant, la satisfaction à l’égard de la vie. Les inégalités qui se mesurent à travers les écarts de revenus, ainsi que l’évolution du taux de pauvreté. Quant à l’éducation, l’indicateur retenu est celui de la part des diplômés. Dernier pilier : l’environnement. A la thématique du climat correspond l’empreinte carbone par habitant à celle de la biodiversité, l’artificialisation des sols.
Pour la CFDT, cette évolution majeure dans l’analyse de la réelle richesse de notre pays doit conduire à mieux prendre en compte les besoins des salariés et des citoyens, et faire évoluer les conditions de vie et le bien-être dans notre société.
