En 1995, la Commission de la condition de la femme des Nations Unies a acté l’engagement de 189 pays au travers d’un accord mondial sur l’égalité des genres. La Déclaration de Beijing visait à protéger et promouvoir les droits des femmes et des jeunes filles, où qu’elles se trouvent. Des actions contre la pauvreté et les violences, et en faveur de l’accès à l’éducation ou à la santé figuraient dans le programme qui en découlait.
Vingt ans après, les conditions des femmes de par le monde souffrent toujours d’inégalités. Certes des progrès ont été réalisés dans certains domaines. Et la seule année 2015 a été marquée par l’interdiction des mutilations sexuelles en Gambie, l’Iran a nommé une femme ambassadrice pour la première fois, l’Algérie a légiféré pour faire des violences faites aux femmes un crime et l’Irlande du Nord a assoupli sa législation sur l’avortement. Ces avancées doivent encore se traduire dans les faits car les pratiques religieuses et rituelles, et les sociétés patriarcales sont toujours prédominantes.
Dans certaines régions du monde, des événements restent révélateurs des violences faites aux femmes. En Inde ou au Pakistan, des crimes d’honneur sont perpétués envers les jeunes filles : viols collectifs ou brûlures à l’acide en guise de représailles. Et l’année qui vient de s’achever, avec la montée des extrémismes et des conflits, montre une intensification des violences. C’est notamment le cas dans les territoires sous le contrôle de Daech ou de Boko Haram, avec les marchés aux esclaves sexuelles, la généralisation du viol comme arme de guerre ou encore les mariages forcés.
D’autres exemples, à nos portes, montrent que les conditions des femmes restent précaires. Ainsi la remise en cause des droits des femmes à pouvoir disposer de leur corps est le premier symbole de leur pouvoir d’agir à être attaqué, comme cela a été le cas en Espagne ou encore récemment en France.
Quotidiennement dans notre pays des femmes sont encore victimes de violence. En 2014, 84000 femmes ont été victimes d’agressions sexuelles ou de viols, 118 ont perdu la vie sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon.
Alors notre combat doit donc se poursuivre partout avec le même objectif : faire en sorte que les droits des femmes deviennent des droits fondamentaux de la personne, des droits qui concourent aussi au progrès économique et social, et à l’affermissement de la démocratie dans toutes les sociétés. Un combat qui nous concerne toutes et tous et pour lequel la CFDT milite depuis des décennies.
