La France comptabilise aujourd’hui le plus fort taux de chômage jamais enregistré dans son histoire. Avec 10,6% de la population active, ce sont plus de 3,5 millions d’hommes et de femmes privés d’emploi, et près de 7% à temps partiel subi. Chômage et contrats précaires sont le quotidien d’une grande partie de notre jeunesse, en particulier des moins qualifiés.
Dans ce contexte, le chef de l’Etat vient de présenter son nouveau plan de lutte contre le chômage, comprenant différentes mesures. La plus emblématique porte sur la formation d’un million de chômeurs par an, soit 500 000 de plus qu’actuellement en direction des secteurs du numérique, de la croissance verte. Une place plus grande est donnée aux nouvelles régions et aux partenaires sociaux pour la mise en œuvre de cette ambition. Le plan prévoit la relance de l’apprentissage, avec un assouplissement du système plus ouvert aux entreprises et aux branches, une prime de 2000 euros par an pour les PME de moins de 250 salariés qui embaucheront un salarié. Le CICE serait transformé en baisse de charges après 2017 afin de diminuer le coût du travail. Enfin, un nouveau régime pour les entrepreneurs devrait voir le jour.
Sans condamner a priori ce nouveau plan pour l’emploi, celui-ci soulève un certain nombre d’interrogations ou de critiques. En premier lieu, réintroduire à cette occasion le plafonnement des indemnités prudhommales est inacceptable et le risque d’effet d’aubaine d’une nouvelle prime à l’embauche est quasi certain.
Développer efficacement la formation des demandeurs d’emploi nécessite une réelle connaissance des nouveaux métiers et des organismes de formation en capacité d’absorber une telle charge de travail. L’apprentissage est à nos yeux un outil essentiel pour favoriser l’accès au travail des plus jeunes, en particulier dans l’industrie. Vouloir le rapprocher de l’entreprise nous rappelle que, dans un passé pas si lointain, nos usines avaient dans leurs murs des écoles d’apprentissage et des structures d’accueil pour les jeunes qui apprenaient « le métier » et trouvaient à l’issue un emploi.
Pour la FCE, gagner la bataille de l’emploi nécessite de réunir bon nombre de conditions. La première étant la volonté de réussite de l’ensemble des acteurs, dont le patronat. Plutôt que de sans cesse réclamer de nouvelles baisses de cotisation sur les salaires, il devrait faire preuve d’audace et de volonté pour entreprendre et développer ses activités. Cela nécessite, il est vrai, un climat de confiance avec des partenaires sociaux capables de prendre leurs responsabilités pour accompagner les inévitables évolutions du monde du travail.