La question du temps de travail est toujours au cœur de l’actualité.
La Confédération a mis en place un groupe de travail, avec la participation de plusieurs fédérations et de CFDT Cadres. LaFCE participe à ce groupe.
L’objectif est de définir des positions à court terme et d’avoir aussi une réflexion prospective, dans la perspective du congrès confédéral à Rennes en juin 2018.
Quels constats sur la mise en place des 35heures ? Selon l’INSEE elles ont permis de créer ou maintenir 350.000emplois. Les 35 heures n’ont pas été le choc économique qu’affirment certains.
Premier constat partagé de ce groupe de travail :la CFDT défend la durée légale à 35 heures. Et elle n’accepte pas une durée du travail qui serait fixée par entreprise, comme le proposent le MEDEF et plusieurs candidats à la primaire de l’opposition.
Second constat : il y a aujourd’hui une diversité des attentes des salariés et une discontinuité en matière de temps de travail que la généralisation du numérique accroît. Certains salariés dans la restauration choisissent de faire des extras, donc de pouvoir s’arrêter lorsqu’ils le souhaitent. Des cadres vont arrêter leur travail à 18 heures pour aller chercher leurs enfants puis retravailleront avec leur ordinateur le soir. Des étudiants vont travailler le dimanche pour financer leurs études… etc.
Comment le syndicalisme peut-il prendre en compte cette diversité de situations en négociant de la régulation, ce qui est son rôle ?
Le forfait jours a permis de répondre à cette question pour les cadres autonomes, afin qu’ils bénéficient d’une réduction du temps de travail adaptée à leur situation. Mais la tendance de certaines entreprises est de l’étendre à tous les cadres voire au-delà, sans que les salariés concernés aient une réelle autonomie.
Cette définition claire de l’autonomie, par la négociation, est un enjeu pour éviter un détournement de ce dispositif.
La question des 32 heures
La CGT reprend à son compte aujourd’hui cette revendication, mais sans véritable débat à son dernier congrès confédéral.
Il y a consensus dans le groupe pour affirmer que la mise en place d’une loi 32 heures n’est pas possible dans le contexte économique et social actuel. Alors que les 35 heures sont attaquées.
Par contre, nous devons poursuivre la réflexion sur cette question de la réduction du temps de travail.
Aujourd’hui le niveau de croissance (1 à 1,5%) ne permet de résorber le chômage que très lentement. Il faudra donc qu’émergent d’autres solutions. Et historiquement la diminution du temps de travail a été un processus continu.
Le temps de travail tout au long de la vie
La mise en place du compte personnel d’activité (CPA)pose la question du temps de travail tout au long de la vie.
Des salariés choisissent déjà d’accumuler des joursde CET pour partir plus tôt en retraite dans certaines entreprises.
Quel temps pour le travail ? Pour laformation ? Pour les loisirs ? Pour la retraite ? Pour un projetpersonnel en cours de carrière ?
La réflexion sur le temps de travail doit engloberla totalité de la vie professionnelle, avec la possibilité pour le salarié depouvoir utiliser ses droits, pour un projet de son choix sans ruptureprofessionnelle.
Le travaildes seniors, la pénibilité
L’allongement de l’espérance de vie risque d’entraîner un allongement de la durée de cotisations, donc du temps de travail sur toute la carrière, pour préserver l’équilibre des régimes de retraite. Mais en même temps, il y a des seniors licenciés que les entreprises sont réticentes à embaucher. Ou des seniors en situation d’inaptitude.
Donc beaucoup de seniors se trouvent privés de travail bien avant leur départ officiel en retraite. Comment réduire cegap ?
Le combat pour améliorer les conditions de travail doit se poursuivre, afin de réduire les situations de pénibilité.
La mise en place du compte pénibilité est un premier acquis
Mais il faut aussi envisager d’autres dispositifs pour les seniors, par la négociation de branche ou d’entreprise : temps partiel attractif, reconversion en journée pour les salariés postés seniors,etc. afin d’éviter les ruptures professionnelles.
Le groupe de travail va poursuivre sa réflexion enauditant des experts. La FCE-CFDT y participera activement.