En cette période de rentrée, nous revenons sur les grands sujets du moment qui n’ont guère connu de trêve durant l’été :
Dans la torpeur estivale, EDF a annoncé être entrée en négociations avec la Caisse des Dépôts (CDC) et CNP Assurances en vue de leur céder 49,9% du capital de RTE. Depuis de nombreux mois, la CFDT a mis en garde contre les dangers d’une ouverture du capital de RTE : risque de privatisation à terme d’EDF au cas où RTE sortirait du groupe, remise en cause du modèle ITO, risque de pression à la hausse sur les dividendes… Elle a appelé les agents à se mobiliser pour défendre le modèle d’entreprise qui aujourd’hui est le nôtre. Si cette mobilisation n’a pas fait échec au projet, elle a été utile puisqu’elle a permis de limiter l’ouverture du capital à des acteurs publics. De ce point de vue, le pire a été évité. Ceci étant, il faudra être vigilant sur les modalités de mise en œuvre : en effet, le maintien de RTE dans le groupe EDF ne tiendra plusqu’à un cheveu, ce qui fera planer un doute sur la pérennité du modèle ITO et sur l’avenir même d’EDF. En outre, il faudra être attentif à ce que le montage financier retenu ne favorise pas l’arrivée ultérieure d’investisseurs privés. Enfin, alors que la CDC a annoncé vouloir mettre en œuvre des « coopérations industrielles ambitieuses dans la durée », la CFDT veillera à ce que ces coopérations ne conduisent pas à l’externalisation de certaines activités exercées aujourd’hui en interne RTE par des agents statutaires.
Après des mois de gestation, le directoire a présenté au début de l’été son projet d’entreprise intitulé « Impulsion & Vision ». Si l’on ne peut que partager les objectifs généralistes de ce projet (satisfaire les clients, être un partenaire des pouvoirs publics, être une entreprise responsable, favoriser l’innovation et les initiatives, etc.), on a un sentiment pénible de déjà vu et on ne perçoit pas les priorités qui se dégagent de ce catalogue de bonnes intentions. Espérons que les plans d’actions annoncés pour la rentrée apporteront un peu de contenu et de sens à ce projet. A défaut, cet exercice pourrait bien avoir été une occasion manquée.
Le nouveau directoire s’est montré peu généreux : taux d’avancements au choix en forte baisse, reclassements moins nombreux, prime d’intéressement en diminution et une prime individuelle dont le caractère arbitraire n’a pas été corrigé. Globalement, RTE peut et doit mieux faire si elle veut rester attractive en comparaison d’autres entreprises de la branche des IEG.
Il y a un an, la CFDT invitait le directoire à mettre le dialogue social au cœur de sa méthode de gouvernance. Un an plus tard, notre appel ne semble pas avoir été entendu : la DRH est à la peine et le directoire n’a pas donné les impulsions nécessaires sur les grands sujets : GPEC-Formation, politique de rémunération globale. Il n’est jamais trop tard pour bien faire…
