L’exercice d’évacuation impromptu a surpris les participants de la réunion du CNB Pharmacie, mais n’a pas empêché le débat sur la problématique des grossistes-répartiteurs et les enjeux du PLFSS 2017 tant décrié par le syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique (LEEM).
Il existe deux canaux de distribution : la vente directe et la voie des répartiteurs. Des grossistes-répartiteurs ayant une obligation du service public sont rémunérés via un taux de marge unique règlementée sur les spécialités remboursables. Pour cela, le volume de distribution et des produits à haute valeur ajoutée sont essentiels. En France, environ un quart du chiffre d’affaires est généré par la vente directe, du laboratoire aux officines, via les transporteurs et les dépositaires sans obligation du service public ni rémunération réglementée. Or, cela concerne justement en majorité des produits à forte rotation et des produits à haute valeur ajoutée. La répartition est un secteur soumis à des contraintes sur son chiffre d’affaires et sa marge. Confrontés à des diminutions de revenus sur leur activité principale, les grossistes-répartiteurs se diversifient pour essayer de maintenir leur profitabilité.
Chaque année, lors de l’élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), l’industrie pharmaceutique sort le communiqué de presse alarmant mettant en cause l’économie demandée pour ne pas faire exploser les dépenses de santé en France. Le LEEM dénonce, à chaque fois, la part excessive de contribution des médicaments dans cet objectif de réduction. Il en profite également pour critiquer la fiscalité française qui aurait freiné le développement de l’industrie pharmaceutique. La FCE-CFDT ne fait évidemment pas les mêmes analyses. L’économie liée à la baisse du prix des médicaments représente seulement 12% de la réduction des dépenses. L’économie liée aux génériques est une évolution naturelle de la vie des médicaments que les laboratoires ont anticipée. Quant à la fiscalité, elle n’est jamais considérée dans sa globalité. En tout cas, une question reste sans réponse lorsque nous nous interrogeons sur le taux de rentabilité en France comparé aux autres pays. Nous pouvons légitimement penser que l’attractivité de l’industrie pharmaceutique n’est pas en cause, il s’agit de préserver la part plus importante du
bénéfice !