Les menaces qui planent sur l’activité de l’industrie verrière, fleuron du patrimoine industriel national, ont rarement été aussi fortes. Le ralentissement économique actuel a des conséquences dramatiques pour les entreprises. Pour beaucoup d’entre elles, cette situation n’est plus tenable.
Etat des lieux. Dans ce contexte, Owens Corning Chambéry est en chômage partiel trois jours par mois jusqu’à fin juin. L’avenir du site est remis en cause. Pour Arc international ce sont deux semaines de congés payés à prendre avant fin mai. Owens Ill inois (OI) arrête son four numéro 3 de Gironcourt, des productions vont être transférées en Allemagne. Pour Saint-Gobain, c’est le gel des investissements, les restructurations des sites, la fermeture de Saint-Gobain Quartz en 2010. Chez Saint-Gobain Emballages, ce début d’année a vu l’arrêt du four 3 de l’usine de Cognac. Daum et Baccarat ont un chiffre d’affaires qui s’effondre…
Dans la filière automobile, les salariés de Sekurit Aniche sont en chômage partiel pouvant aller jusqu’à deux semaines par mois. Pour éviter la fermeture de l’entreprise, Rioglass vient d’être repris par le groupe Prévent.
On compte plus de 6 000 emplois qui ont disparu depuis l’année 2000 dans l’industrie verrière. 1 200 suppressions d’emplois en huit ans dans le verre plat, 200 dans la laine et fil de verre, plus de 3 300 dans le verre creux mécanique, plus de 1 300 dans le verre technique et verre de sillice.
Les revendications de la FCE. La FCE-CFDT dénonce depuis longtemps les stratégies d’entreprises basées sur de pures logiques financières, catastrophiques pour l’emploi qui devient alors une simple variable d’ajustement. La FCE a dénoncé d’être mise devant le fait accompli, pour ne pas dire le fait du prince. Elle a revendiqué à chaque fois d’être associée en amont des dossiers et de ne pas simplement gérer les plans sociaux. Face à cette situation générale, la FCE est intervenue auprès des différentes chambres patronales pour leur demander que se réunisse la commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE) pour évaluer les conséquences de la crise dans l’industrie verrière. Elle revendique du pouvoir d’achat pour les salariés et la mise en place d’une veille paritaire économique, industrielle et sociale dans la branche avec pour objectif d’anticiper les effets de la crise et dégager des perspectives. Pour la FCE-CFDT, ces mesures aideront la relance économique du secteur.