Les 19 et 20 janvier, l’association Pour une Europe sociale et la coopération méditerranéenne a organisé une conférence sur la transition énergétique. Une quarantaine de personnes ont participé à cet événement qui se déroulait dans le centre d’études et de formation de la CISL à Florence, en Italie.
Les sujets abordés concernaient la situation géopolitique, la situation du secteur de l’énergie et l’accès pour tous à l’énergie dans le Bassin méditerranéen. Les différentes interventions et débats ont été jugés d’excellente qualité par les participants.
Le Bassin méditerranéen est une zone de grande instabilité où les attaques contre les institutions démocratiques et l’augmentation des inégalités rendent la situation difficile pour l’ensemble des salariés et des citoyens dans les pays du pourtour méditerranéen. C’est une région où l’économie repose essentiellement sur la production de pétrole et le tourisme. La recrudescence des régimes politiques autoritaires, la montée du terrorisme et la baisse des cours du pétrole ont une incidence néfaste pour le social. Kemal Ozkan (secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union) précise que seule la Tunisie est actuellement en capacité de montrer la voie de la démocratie et du développement économique et social dans cette région. De même, Hervé Gouyet (président de l’ONG Electriciens sans frontières) affirme qu’un milliard et demi de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité. Cet accès doit être au cœur de la lutte contre les crises. Le réchauffement climatique oblige des millions de personnes à migrer vers d’autres horizons, ce qui accroît les tensions entre les citoyens des pays d’origine et ceux des pays d’accueil.
Dans ce cadre de transition énergétique, nous devons nous assurer que le social soit réellement pris en compte. La révolution industrielle, énergétique et numérique est une nouvelle évolution dans la mondialisation qui concerne le monde entier. Pendant la COP22 à Marrakech, dix multinationales du secteur du pétrole ont décidé de financer un projet de lutte contre le réchauffement climatique à hauteur de 1 milliard de dollars. Nous ne pouvons que nous féliciter de ce genre d’initiative, mais nous devons être partie prenante dans ce programme et faire en sorte que les fédérations internationales et européennes (en particulier IndustriALL) y soient intégrées. Notre rôle comme partenaires responsables est au centre de cette transition énergétique et numérique, en particulier par la négociation d’accords-cadres internationaux. Les organisations syndicales affiliées à AESCOOMED ont fait un état des lieux de la situation du secteur de l’énergie dans leur pays (Italie, Espagne, Portugal et France). Pour la FCE-CFDT, Laurent Soulier a présenté la loi sur la transition énergétique et l’implication de notre fédération sur ce sujet.
Les adhésions du syndicat SINDEL (Portugal) et de la FLAEI CISL (Italie), en 2016, ont donné à AESCOOMED un second souffle. D’autant plus qu’après cette conférence nos amis tunisiens de l’UGTT Electricité et belges de la CSC BIE ont émis le souhait d’adhérer à l’association. La participation d’IG BCE (Allemagne), de la CES et des deux fédérations IndustriALL (Europe et Global Union) prouve l’importance du rôle d’AESCOOMED dans le sud de l’Europe. Les travaux vont se poursuivre, notamment en lien plus étroit avec IndustriALL GU sur les dossiers concernant le pourtour
méditerranéen.