Le régionalisme est une attitude visant à valoriser et à défendre les intérêts et l’identité de régions.
L’objectif recherché est d’obtenir une autonomie économique et politique qui peut aller jusqu’à l’indépendance. Le régionalisme dans sa forme la moins radicale existe dans certains pays européens et est un procédé constitutionnel inverse au fédéralisme puisque c’est l’état qui attribue des pouvoirs aux régions par délégation, dévolution ou décentralisation. C’est le cas en Espagne ou en Grande-Bretagne.
Depuis plusieurs années, nous assistons à une recrudescence de velléités régionalistes très affirmées dont le point d’orgue récent est incarné par la crise politique en Catalogne. Ces formes de nationalismes régionaux plus poussés se retrouvent aussi en Italie du Nord.
En parallèle, en Ecosse où malgré une autonomie relative récemment accordée par l’État britannique, le Scottish National Party (SNP) voudrait aller plus loin. Ce parti s’appuie sur le gisement de pétrole en mer du nord, actuellement sous contrôle de la Grande-Bretagne, qui permettrait de faire de l’Ecosse un état nation prospère, un argument plus économique qu’identitaire qui justifierait la demande d’indépendance.
En Italie du Nord rebaptisé la Padanie par le parti extrême de la Ligue du Nord, l’argumentaire est aussi et surtout économique. La Ligue du Nord réclame la mise en place du fédéralisme en Italie pour éviter au nord de payer pour le sud, une position politique égoïste et intolérable. Mais c’est en Catalogne que le mouvement régionaliste radical est le plus affirmé. Les nationalistes catalans ont organisé récemment un référendum contraire à la constitution espagnole et ont provoqué une crise qui a abouti à la destitution et des poursuites judiciaires pour le gouvernement indépendantiste.
Une mise sous tutelle de la région par l’Etat a été mise en place jusqu’aux prochaines élections en décembre prochain. Ces poussées régionalistes radicales, identitaires et économiques s’expliquent en partie par le contexte économique globalisé et le changement de société que nous vivons. Face à ces enjeux, les appareils d’état peinent à proposer un projet de société pour demain et par là même à protéger les plus faibles. Ce qui facilite la montée des populismes et des égoïsmes de tout genre avec le danger de repli sur soi. Le régionalisme dans sa partie la plus extrême en est une traduction.
Pour la FCE-CFDT Il est impératif d’éviter de basculer dans un monde de plus en plus replié sur soi et extrême. La réponse nécessite plus de dialogue et plus de solidarité. La CFDT en lien avec les organisations syndicales Européennes s’inscrit pleinement dans cette voie démocratique.