MAG FCE : Comment a germé l’idée de créer la section ?
Lysiane : Je suis entrée chez CSP en 2002. En quinze ans, je n’ai vu aucune ou peu d’évolutions sociales. Autour de moi, j’entendais beaucoup de mécontentement et d’attentes de mes collègues. Les représentants du personnel en place semblaient s’essouffler, à juste titre, devant les arguments de la direction. J’ai eu envie de proposer à mon tour de nouvelles choses, mais pour cela je savais que je devais me faire aider par un syndicat. A CSP Cournon, les trois syndicats présents ne me convenaient pas. Je me suis renseignée, et j’ai contacté la CFDT qui pour moi était la plus proche de ma conception du dialogue constructif.
MAG FCE : Et concrètement, comment as-tu fait ?
Lysiane : J’ai rencontré Alain Sénane, secrétaire général du SCEAL à l’époque. Il m’a parlé de la CFDT, moi de la CSP, qu’il connaissait déjà un peu. Nous avons partagé nos idées. Je lui ai fait part de ce que j’attendais d’un syndicat, et ce qu’il m’a proposé m’a rassurée. J’en ai alors parlé autour de moi. J’ai facilement accroché les convaincus. Il restait à en convaincre d’autres et à dissiper leur peur du syndicalisme. A deux mois des élections, ma liste pour le comité d’entreprise était complète. Pour les délégués du personnel, ce fut plus dur. Il a fallu jongler avec la mixité et l’ordre des candidats sur les listes. Tout cela était nouveau pour moi. Heureusement, nous avons pu déposer nos listes. Nous étions lancés et tous très enthousiastes. Philippe Chevrier, qui a succédé à Alain, m’a aidé à rédiger mon tract, et l’a fait imprimer. Nous en avons distribué 600 exemplaires.
MAG FCE : Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos espérances ?
Lysiane : Les élections se sont bien passées. Nous avons fait un résultat honorable en obtenant la moitié des voix malgré la présence de la CFTC, syndicat jusqu’alors très majoritaire. Pour moi, c’est un peu une déception, car tous nos candidats n’ont pas été élus et du coup je laisse en route des collègues motivés.
MAG FCE : Comment se déroule votre mise en place ?
Lysiane : Nous avons eu notre première réunion. Il faut se faire une place, car nous avons en face des gens installés depuis des années. A ma demande, la direction a donné deux heures de délégation à chaque élu pour une réunion entre nous. J’espère que cela nous permettra d’avoir un réel échange. Mon équipe et moi saurons leur faire comprendre que notre but est de nous battre pour obtenir ensemble des avancées sociales.
Pour le SCEAL, c’est une vraie satisfaction, tant sur le résultat que sur la méthode. 10 élus sur les 28 et 44% de représentativité. Comme quoi, tout est possible dès qu’une équipe affiche son envie et sa motivation, et que le syndicat répond présent. L’enjeu maintenant est d’accompagner les nouveaux élus. Et le SCEAL s’y engage.