Malgré une forte désindustrialisation dans les années 1980, l’industrie garde une place importante dans l’économie française avec 2,7 millions d’emplois et 235 000 entreprises industrielles en 2016. Aujourd’hui l’industrie manufacturière française représente 10% du Produit Intérieur Brut (PIB). Malgré tout, son poids reste plus faible comparé l’Allemagne. Depuis les années 2000, les gouvernements successifs ont engagé plusieurs actions qui ont notamment conduit à la mise en place des Comités Stratégiques de Filière (CSF) pour répondre aux enjeux et retrouver une industrie française forte et compétitive. Les CSF ont été créés en 2010 par décret à la suite des États Généraux de l’Industrie et de la Conférence Nationale de l’Industrie, rebaptisé aujourd’hui Conseil National de l’industrie (CNI). Ils remplacent les différents comités ou conseils déjà existants dans les années 2000, notamment le comité d’orientation stratégique de l’industrie chimique (COSIC) ou le Conseil Stratégique des Industries de Santé (CSIS).
Les CSF sont des instances de concertations entre des industriels d’une filière, les pouvoirs publics, les organisations syndicales et les fédérations professionnelles. Dans le cadre du renforcement du rôle des filières, le CNI a labellisé le 26 février 2018 dix comités stratégiques de filière. Les différents champs professionnels de la FCE-CFDT sont regroupés au sein de plusieurs CSF : Chimie et matériaux (chimie, plasturgie, papier-carton), Industries et technologies de santé, Nucléaire, Automobile avec le Caoutchouc.
Après avoir définie une feuille de route déterminant des projets pour structurer et développer une filière, les CSF ont pour missions d’élaborer des contrats de filière fondés sur des engagements réciproques entre les pouvoirs publics et les industriels, et de veiller à leur mise en œuvre.
Pour la FCE-CFDT, face aux transitions énergétiques et numériques, le développement de nos industries dans une économie mondialisée doit être appréhendé à travers une logique de filière, européenne, nationale jusque dans les territoires avec les plateformes industrielles. Les CSF ne doivent pas être laissés aux seuls industriels, organisations professionnelles et pouvoirs publics. Les organisations syndicales doivent être partie prenante à l’échelon national, mais aussi au niveau régional pour porter notre vision d’une industrie innovante, compétitive, respectueuse de l’environnement et être force de propositions dans les projets pour le développement des emplois et des compétences.