La loi Travail, votée par le Parlement en 2017, contient en son sein une nouvelle mesure d’ajustement des effectifs sans passer par un plan de sauvegarde des emplois, la rupture conventionnelle collective. Une mesure à manier avec prudence. Ainsi, pour la mettre en place, il faut qu’il y ait un accord d’entreprise signé de façon majoritaire par les partenaires sociaux. Depuis, il y a eu quelques accords qui ont vu le jour, notamment chez PSA. Dans notre fédération, les élus CFDT de Goodyear, dans le Caoutchouc, ont signé dernièrement un de ces nouveaux types d’accords.
La sécurisation des parcours professionnels, avec les mesures de mobilité externe sécurisée et les mesures d’accompagnement externe, figure dans ce projet. Le volontariat reste la règle. Dans cet accord, la section CFDT a aussi bien pris en compte que des salariés, dans le cadre des départs volontaires, puissent concrétiser leur projet professionnel avec les moyens associés. Dans le détail, cet accord permet le maintien des 100 postes intérimaires, la pérennité des équipes en semaine et week-end, ce qui évite le passage en équipe 4×8, et autres régimes de travail plus difficiles. Il y a des possibilités très intéressantes de nouveaux parcours professionnels ou de possibilités de départs à la retraite. Cet accord permet aussi le maintien de l’emploi des salariés qui ne sont pas volontaires pour partir, avec une organisation de travail qui est repensée et qui facilite l’autonomie. Hors accord, la direction a confirmé, en comité d’entreprise, les projets d’investissements, et la continuité de l’embauche dans cette nouvelle configuration.
Dans un contexte de transformation des sites et de modernisation de l’outil industriel, et face à la digitalisation et à la robotisation croissante des métiers de l’automobile, cet accord permet de
garantir l’employabilité des salariés sur des métiers « sensibles ou à l’équilibre ».
La section CFDT Goodyear Dunlop a abordé cette négociation en étant consciente des risques de dérive possibles dans le cadre de la mise en place des ruptures conventionnelles collectives. Elle a d’ailleurs alerté la direction sur deux points principaux :
– Les postes ciblés qui risquent d’être en décalage avec la nouvelle organisation.
– La répartition des charges de travail, avec 88 salariés en moins et un volume de production équivalent, voire supérieur.
La section syndicale CFDT Goodyear Dunlop, soutenue par la Fédération Chimie Energie, a par conséquent sécurisé cet
accord afin qu’il ne soit pas un danger pour les salariés, mais au contraire une opportunité pour ceux qui le désirent. Le fait d’avoir eu un dialogue social avec la direction, à la fois constructif et ferme, a permis d’aboutir à cet accord. L’enjeu était évident, ne pas aller vers une situation calamiteuse pour les salariés. L’exemple de Goodyear Amiens Nord étant dans toutes les têtes, le jusqu’au-boutisme de certaines organisations syndicales ayant mené à la fermeture du site il n’y a pas si longtemps.
Et, c’est donc à l’issue d’une consultation des adhérents, et en cohérence avec les souhaits des salariés, que la section CFDT Goodyear Dunlop a été signataire de l’accord portant sur la mise en œuvre de mesures de ruptures conventionnelles collectives basées sur le dispositif d’amélioration du site et de son organisation.
Par son engagement responsable, la section CFDT Goodyear Dunlop va continuer à jouer pleinement son rôle dans l’avenir pour le bien-être des salariés actuels et ceux qui vont être embauchés.