L’année 2018 n’aura pas connu de véritable trêve estivale. Sur le plan politique, l’incroyable épisode politico-médiatique de « l’affaire Benalla », nom du chargé de mission auprès du président de la République, aura empêché la réforme constitutionnelle voulue par le chef de l’Etat d’être examinée par l’Assemblée nationale cet été. L’annonce de la démission de Nicolas Hulot, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, les résultats décevants de la croissance économique du pays, la valse hésitation sur le prélèvement à la source des impôts ont semé le doute sur les compétences et la cohésion du gouvernement. L’annonce du quasi-gel des pensions de retraite pour les deux années à venir est une véritable injustice. En pleine concertation sur la réforme des retraites, cela donne des signaux inquiétants sur les objectifs recherchés et renforce les opposants systématiques. La FCE-CFDT ne se reconnaît pas dans le «Gaulois réfractaire à tout» décrit par le chef de l’Etat en marge d’un discours à Copenhague. Loin de cette vision archaïque, nous sommes au contraire ouverts à la négociation et au dialogue, mais pas dans n’importe quelles conditions et pour n’importe quels objectifs ! Nous attendons des réformes et des lois à venir, qu’elles améliorent la situation des salariés et des citoyens.
Les retraites : pour mettre en place un système plus lisible, plus juste et plus solidaire envers les plus fragiles, qui accroisse l’équité entre les hommes et les femmes et couvre l’ensemble des travailleurs.
L’assurance chômage : pour responsabiliser d’avantage les employeurs, en particulier ceux qui abusent des contrats précaires et pour renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emplois.
Le plan pauvreté : pour plus de solidarité en donnant de véritables moyens d’accompagnement des personnes en très grandes difficultés.
La santé au travail : pour simplifier et améliorer le système de prévention et de réparation, en améliorant la qualité de vie au travail. Vouloir réformer, vouloir faire entrer la France dans « le nouveau monde » est impératif mais exigeant. Il faut avant tout donner du sens aux réformes que l’on veut mettre en place et en faire partager les objectifs. C’est savoir écouter, savoir s’appuyer sur l’ensemble des composantes de la société, y compris sur les organisations syndicales et veiller à ne pas opposer les uns aux autres. Pour la FCE-CFDT, c’est traduire dans les réformes nos valeurs et les mettre en actions. En cette rentrée plus que jamais,revendiquons que la justice sociale soit LA priorité.