Dans le cadre de sa réforme de la formation professionnelle, le gouvernement bouleverse la gouvernance et les prérogatives des différents acteurs de la formation et de l’alternance. La loi « liberté de choisir son avenir professionnel » de septembre 2018 modifie l’organisation et la gestion de la formation professionnelle et de l’apprentissage avec la création d’une nouvelle instance quadripartite, France Compétences (Etat, Régions, organisation syndicales et professionnelles). Depuis le 1er janvier 2019 les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) sont transformés en opérateurs de compétences (OPCO). Ces derniers se concentreront désormais sur des nouvelles missions et laisseront la collecte des fonds de la formation et de l’apprentissage aux Urssaf. Les futurs OPCO recevront l’agrément au plus tard le 1er avril 2019. Ils devront se concentrer sur les missions de développement et de financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation, d’aide aux TPE et PME sur leur politique de formation, de transition professionnelle des salariés avec le CPF. Ils viendront aussi en appui technique aux branches en matière de certification professionnelle et de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
En parallèle de cette loi et dans une logique similaire au approchement des branches, le rapport Marx-Bagorski demandé par le gouvernement préconisait la réduction de 23 OPCA à 11 OPCO pour répondre à une logique de filière économique, de cohérence des métiers et des compétences. En prenant en compte ce contexte avec un nombre d’opérateurs prédéterminés, la FCE-CFDT a fait le choix d’agir plutôt que subir en négociant et signant l’accord de constitution du nouvel opérateur de compétences de l’industrie, l’OPCO 2i. La gestion de la formation professionnelle et de l’apprentissage au sein d’un grand OPCO de l’industrie pour une majorité des salariés des branches de la FCE-CFDT fait sens. Elle organise le lien économique entre les différents acteurs des filières, notamment entre les donneurs d’ordre et sous-traitants, les producteurs et les transformateurs. Ce nouvel OPCO prendra aussi en compte les spécificités des métiers au travers des sections paritaires professionnelles (SPP) spécifiques à chaque branche et des territoires avec les associations paritaires régionales.
Pour la FCE-CFDT, l’enjeu est maintenant d’agir dans ces différentes instances pour favoriser l’accès à la formation des demandeurs d’emplois, des salariés les moins qualifiés et de ceux des TPE-PME. Chaque salarié doit pouvoir se former et monter en compétences pour être acteur de son parcours professionnel.