Comme chaque année depuis 2002, Reporteurs sans frontière (RSF) vient de publier son étude de classement mondial de la liberté de la presse. Sa méthodologie de classement s’appuie sur différents critères, comme le cadre légal, l’indépendance des médias, le pluralisme, la transparence ou encore la qualité des infrastructures soutenant la production de l’information. Ce qui soulève par exemple la question de l’indépendance d’organes de presse détenus par des multinationales. La situation dans 180 pays est ainsi examinée.
Seulement 24% d’entre eux affichent une situation bonne ou plutôt bonne. Si cette année la situation en Amérique du Nord et du Sud s’est fortement dégradée, l’Europe connaît aussi une situation inquiétante. Pour RSF « Meurtres, tentatives d’assassinat ou attaques physiques et verbales : les journalistes européens sont soumis à de nombreuses formes d’intimidations et de pressions, et à un harcèlement judicaire croissant ». La France arrive en 32ème place du classement. Elle connaît également un regain de violence envers les journalistes, frappés et insultés par certains manifestants extrémistes ces derniers mois. Plusieurs cas de violences policières ont aussi été révélés lors de ces mêmes manifestations. L’arrestation du journaliste Gaspard Glanz, au-delà de sa personne, en est une illustration. Elle a fait ressortir les difficultés des journalistes indépendants ou pigistes à exercer correctement leur métier.
Pour la FCE-CFDT ces situations sont inacceptables. La liberté de la presse fait partie des principes fondamentaux des démocraties, reposant sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression. Ainsi, la déclaration universelle des droits de l’Homme précise que « chacun a le droit de chercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées sans considération de frontières par quelques moyens d’expression que ce soit ». Le préambule des statuts de notre confédération stipule aussi qu’« à chacun, doit être garanti le plein exercice de la liberté de conscience, d’opinion et d’expression…».
C’est bien grâce à l’action de la presse et de journalistes que de nombreuses affaires politiques ont été dévoilées, comme celles des diamants de Bokassa, Clearstream, Fillon ou Cahuzac pour n’en citer que quelques-unes. A l’opposé de l’utilisation des réseaux sociaux à des fins de manipulation et de fake news, la presse doit pouvoir en toute liberté continuer à exercer son métier et éclairer la société. Elle a aussi le devoir de vérifier la véracité de ses informations pour renforcer sa crédibilité et démontrer qu’elle demeure indispensable à notre société.
