L’agrochimie est un des secteurs industriels de l’industrie chimique. Ses produits phytosanitaires regroupent les herbicides, les fongicides, les insecticides, et d’autres produits issus de synthèse chimique pour l’agriculture. Ce secteur industriel réunit les activités de recherche, de production, de vente. Les principaux producteurs sont Bayer, BASF, Syngenta, DuPont, Dow AgroSciences. Il est également en pleine évolution depuis quelques années, avec le regroupement de grands acteurs de l’agrochimie, comme les fusions de Bayer avec Monsanto, Dow et Dupont, Chemchina et Syngenta.
Aujourd’hui, ce secteur industriel est sous le feu médiatique face aux préoccupations croissantes de la population sur les impacts de ces produits phytosanitaires sur la santé et sur l’environnement, et aux nombreux procès contre l’entreprise Monsanto, avec l’utilisation du glyphosate dans leur produit phare, le Roundup.
La FCE a décidé de s’emparer du sujet pour travailler avec les militants des entreprises concernées, et réfléchir à l’avenir du secteur et les aux conséquences sur les emplois. Le 14 mai, elle a donc réuni dans ses locaux un groupe de travail composé de militants de BASF, Bayer, DowDupont, Syngenta et. L’objectif, est de mesurer les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et réglementaires qui sont au cœur de l’actualité de cette industrie, et de pouvoir ainsi affiner la position fédérale sur le sujet. Pour accompagner les membres du groupe de travail, la FCE a aussi demandé l’appui et le conseil du cabinet SYNDEX, qui détient une expertise spécifique dans ces domaines. Lors de cette première réunion ont été abordés des thèmes comme la problématique des « infos pesticides » et les menaces qui pèsent sur les sites dans le contexte médiatico- politique actuel, la primauté de la santé et de la sécurité des travailleurs concernés, ou le processus d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des produits, ainsi que les normes environnementales qui les encadrent. Suite à ce tour d’horizon, il est apparu nécessaire aux participants de :
– Comprendre les subtilités du cadre réglementaire en France et en Europe qui régit les matières actives et les différentes formulations de produits agrochimiques.
– Savoir comment sont construites et structurées les AMM.
– Connaître ce que préparent en R&D les différentes firmes agrochimiques, pour proposer de nouvelles solutions aux agriculteurs en matière de chimie verte, de biocontrôle ou d’agriculture connectée.
– Cartographier les sites concernés en France (effectifs, volumes, types de produits formulés) et d’identifier les molécules qui risquent d’être retirées du marché à court/moyen terme.
– Lister les différents acteurs de la chaîne de valeur.
Avec l’appui technique du cabinet SYNDEX (nommé comme expert dans plusieurs des sociétés ) un questionnaire a été envoyé aux militants, pour réaliser la cartographie afin d’identifier les atouts mais aussi les menaces qui peuvent peser sur les différents sites, comme la délocalisation, l’arrêt de production partiel…
Face à des politiques qui restent à construire à l’abri du lobbying des grands groupes, à des études scientifiques encore trop controversées, à une réglementation européenne laissant la place aux interprétations diverses et variées, et à toute l’effervescence du débat public sur le sujet, il est indispensable de bien identifier les enjeux sociaux, environnementaux, et économiques.
La prochaine réunion du groupe de travail est prévue avant les vacances.