Extinction Rebellion est un mouvement né à Londres à l’automne 2018, à l’initiative de Roger Hallam, ancien agriculteur bio et chercheur en désobéissance civile, et de Gail Bradbrook, universitaire en biophysique moléculaire. Devenu aujourd’hui mondial, il compte près de 100000 militants, dont 10000 en France. Son objectif est de lutter contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique, et surtout contre l’inaction des gouvernements. Il prône la désobéissance civile avec comme, principe fondamental, la non-violence. Ces trois principales revendications sont la reconnaissance de la gravité et de l’urgence climatique, la réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025 et la création d’assemblées citoyennes chargées de décider des mesures à mettre en place garantissant une transition juste et équitable. L’essence du mouvement repose sur des actions de désobéissance civile, quelques fois radicales, en utilisant les médias pour propager leurs idées auprès de l’opinion publique.
Ce principe n’est pas nouveau, par le passé, la désobéissance civile a rencontré des succès pour Gandhi, Martin Luther King, Mandela ou les Grands-Mères de la place de Mai en Argentine. La Boétie (philosophe du XVIème siècle) a démontré son efficacité dans « le discours de la servitude volontaire » à savoir que le pouvoir de l’Etat repose entièrement sur la coopération de la population. Ainsi un peuple peut résister sans violence par la désobéissance et faire capituler un Etat. Ces phénomènes, s’indignent de l’inaction politique, intéressent les jeunes générations et revêtent une capacité de mobilisation, d’expression et d’organisation d’actions très fortes.
Pour la FCE-CFDT la mobilisation et l’action de la jeunesse pour la planète sont salutaires. Nous devons prendre en considération leur aspiration à plus de justice sociale et à participer à la vie en société. Sans réponses à leurs attentes souvent légitimes, il est à craindre que leurs actions non-violentes ne prennent à l’avenir un mauvais tournant, poussés par certains à plus de radicalité.
Pour la FCE-CFDT, il nous faut construire ensemble, avec eux et avec tous les acteurs de la société civile un véritable projet de société, respectueux de l’environnement et des populations. Le rôle du syndicalisme aujourd’hui, celui de la CFDT, est aussi de fédérer autour de ce projet collectif toutes celles et ceux qui partagent des objectifs et des valeurs communes, de le porter auprès des décideurs politiques. C’est tout le sens de notre engagement avec plus de 50 partenaires aujourd’hui dans le pacte du pouvoir de vivre.
