MAG-FCE : Bonjour Baptiste, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Baptiste LEROY : J’ai été embauché à EDF-GDF Services sur le centre Saint-Mandé en 1999. J’ai ensuite rejoint la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine pour devenir chimiste dans le cadre d’une reconversion professionnelle. C’est là que mon engagement syndical a commencé. La CFDT a toujours été bien représentée sur le CNPE de Nogent. J’y ai notamment occupé les fonctions de délégué syndical, de délégué du personnel, de membre de CHSCT et de secrétaire de CE.
MAG-FCE : Quelle vision le secrétaire général du syndicat Champagne-Ardenne a-t-il du développement ?
Baptiste : J’attache autant d’importance à l’implantation qu’à l’accompagnement des sections, car nous avons besoin des deux pour nous renforcer. Proposer l’adhésion n’est pas forcément naturel. C’est un exercice qui peut demander un effort au départ, mais une fois la machine enclenchée, cela facilite grandement le travail militant. Il est beaucoup plus aisé d’évoluer dans une section avec beaucoup d’adhérents et une forte représentativité.
MAG-FCE : Tu fais donc un lien direct entre développement et représentativité ?
Baptiste : L’un se nourrit forcément de l’autre, car les moyens pour augmenter son adhésion et son audience électorale sont exactement les mêmes. Qui dit adhésion dit terrain, et qui dit terrain dit crédibilité vis-à-vis de l’ensemble des salariés. Tous les chiffres analysés sur le SCECA montrent une corrélation entre l’évolution des résultats aux élections et celle de l’adhésion sur la mandature qui la précède. Plus de voix, c’est aussi un vivier plus important pour la syndicalisation. Il nous appartient ensuite de convaincre nos sympathisants à rejoindre la CFDT.
MAG-FCE : Si je comprends bien, pour toi, adhérer à la FCE-CFDT, c’est peut-être la 1ère forme d’engagement
d’un salarié ?
Baptiste : Complétement, et c’est d’ailleurs le message que j’ai toujours fait passer aux salariés, et particulièrement aux jeunes embauchés. Adhérer, c’est avant tout contribuer au bien commun, car il ne faut jamais oublier que, dans notre pays, les avancées obtenues par les organisations syndicales profitent à tous.
MAG-FCE : Concrètement, dans ton syndicat, comment se traduit cette volonté de développement ?
Baptiste : Nous devons avant tout être structurés pour, d’une part être réactifs lorsqu’une occasion d’implantation se présente et, d’autre part être en capacité de construire un plan pluriannuel qui permette de diversifier au maximum notre implantation. Je pense, par ailleurs, que le plan d’action ne doit pas se limiter au seul syndicat, nous devons accompagner les sections pour les aider à en construire un, à leur échelle.
MAG-FCE : Ces actions dont tu parles sont-elles à l’initiative de chacun, ou bien as-tu opté pour une organisation plus spécifique ?
Baptiste : Le syndicat vient de créer une commission développement qui assurera à la fois des missions fonctionnelles et opérationnelles. L’idée est de pouvoir réfléchir à nos objectifs sur plusieurs années, de façon à proposer à chaque exercice un plan de travail cohérent.
MAG-FCE : 2019 se termine… 2020 arrive… quel bilan et quelles perspectives ?
Baptiste : : La mise en place des CSE va probablement occasionner une balance positive, mais il y a aussi une certaine frustration à ne pas avoir pu exploiter cet énorme potentiel d’implantation. Les ordonnances Macron de 2017 ont complétement chamboulé le calendrier électoral en concentrant une très grande majorité de scrutins sur une même année. Nous devons nous adapter pour pouvoir y faire face. Les années dites « creuses » seront, quant à elles, misent à profit pour accompagner les sections existantes et être visibles – dans la durée – auprès des entreprises que nous aurons ciblées.