Après plus de deux siècles de luttes pour les droits des femmes, la démocratie s’avère être un préalable à toute évolution positive, ainsi la condition des femmes évolue exclusivement dans les sociétés démocratiques. L’exemple espagnol est révélateur : l’Espagne instaure le droit de vote en 1931 et le droit à l’avortement en 1936, pour voir ces lois annulées sous Franco en 1939, les Espagnoles ne retrouveront leur libération qu’à la chute de sa dictature en 1975.
La démocratie n’est toutefois pas un rempart inébranlable contre les atteintes aux libertés des femmes. Plusieurs états américains (Missouri, Louisiane, Géorgie,…) viennent de voter des lois restreignant l’accès des femmes à l’IVG, rejoignant ainsi l’Alabama, qui en interdit toute forme, y compris en cas d’inceste ou de viol. Sans doute portés, par un Président, dont l’élection (démocratique) ne sert que ses ambitions réactionnaires, les États-Unis prennent ainsi un mauvais virage en termes de Droits de l’Homme…et de la Femme.
La France, pays fondateur des Droits de l’Homme, doit désormais prendre le leadership de la consécration et du soutien des luttes pour les droits de la femme. Prenons garde toutefois à ne pas nous enorgueillir de la situation, elle reste imparfaite, restreignant l’accès au pouvoir pour les femmes à tous les niveaux : économique, politique, social.
« Mesdames, nous vous laisserons prendre la place, évidemment si ce n’est point la nôtre que vous convoitez ! » Cet état d’esprit est très présent bien qu’il ne s’exprime qu’en privé et de préférence entre hommes, afin de ne pas subir les foudres contre une conviction publiquement difficile à assumer. Quant à la situation dans le monde, le nombre de cheffes d’Etat est aussi éclairant, seuls 26 pays sur 193 sont dirigés par des femmes. Cela pose la question de la forteresse érigée par les hommes pour les empêcher d’accéder au pouvoir.
Pour la FCE-CFDT, démocratie et égalité hommes-femmes sont deux combats porteurs de progrès, indissociables, mais fragiles. L’accès aux postes à responsabilité en politique et en entreprise sont une priorité et nous devons porter cette même exigence dans nos structures. La parité ou la proportionnalité selon les cas, est une solution imparfaite, mais sans aucun doute un préalable à l’évolution des mentalités de toutes et tous. Ce combat est le nôtre, faisons une réalité de nos exigences.
En ce 8 mars, la FCE-CFDT appelle comme tout au long de l’année à rendre effective l’égalité entre les sexes dans la société et à participer à toutes les luttes pour défendre les droits des femmes.
