L’organisation du dialogue social a beaucoup évolué ces dernières années au fil des différentes réformes législatives et en particulier des ordonnances Travail. Une partie du champ de la négociation collective de branche est aujourd’hui renvoyée dans l’entreprise, ce qui peut être pertinent notamment pour les questions d’organisation du travail. Parallèlement une fusion des trois Instances représentatives du personnel en une seule a été imposée : le CSE. L’ambition affichée du gouvernement à travers ces ordonnances travail était aussi de donner un nouveau souffle au dialogue social et d’en reconnaître la plus-value et les acteurs, en identifiant le parcours syndical et ses acquis, comme partie intégrante du parcours et de la carrière professionnels.
Mais le constat est aujourd’hui tout autre. A part quelques entreprises qui font office d’exception, nombre d’employeurs n’ont vu à travers cette réforme qu’une opportunité de réduire les heures de délégation, le nombre de mandats et de représentants. Une vision court-termisme qui fait fi de l’importance de la qualité du dialogue social pour la performance de l’entreprise, du besoin d’une représentation du personnel efficace pour contribuer à son bon fonctionnement. Il existe un risque certain, en fusionnant les IRP sans tenir compte de la réalité de chaque entreprise, d’éloigner les représentants du personnel et les organisations syndicales des salariés.
C’est dans ce contexte que la FCE-CFDT s’est mobilisée pour accompagner les syndicats et les équipes syndicales dans la mise en place des CSE. Avec l’élaboration et la mise en œuvre de la formation CSE & CFDT nous avons fait le pari de transformer des contraintes imposées par la loi en une opportunité pour revisiter nos pratiques syndicales et développer la CFDT. Cette formation a très largement été démultipliée dans nos 27 syndicats, permettant aux sections de préparer au mieux les élections, de définir un plan d’action et d’organisation de leur campagne électorale.
Ce pari, de nombreuses équipes l’ont relevé et se sont mobilisées pour réussir leurs élections dans ces nouvelles conditions. Des sections ont aussi vu le jour. Cela se traduit par un résultat positif pour la FCE-CFDT, puisque nous enregistrions une progression de notre nombre d’adhérents en 2019. Même si celle-ci reste modeste, +0,2%,cela n’était pas arrivé depuis près de dix années et c’est de bon augure pourvoir les résultats de 2020 encore s’améliorer.
Vous pourrez découvrir, dans ce numéro de Syndicalisme Hebdo, des militants, des sections et des syndicats qui se sont saisi de cette opportunité : bravo !