En annonçant, en 2018, 2,6 milliards d’euros d’économie, avec la vente d’Animal Health (3500 salariés) et la suppression de 12 000 postes dans les fonctions supports (47%), CropScience (34%), Healthcare (10%) et Consumer Health (9%), Bayer AG pensait solder l’achat de Monsanto. Lors du Comité européen de mars 2019, le président du directoire se déclarait confiant : « Il le fallait pour garder notre capital de confiance auprès des marchés financiers… A long terme, l’accès restreint aux produits Monsanto sera notre relais de croissance pour pallier la fin de brevets de certains produits pharma. Il nous faut travailler l’acceptabilité sociale sur les dix prochaines années car c’est l’ancrage de notre croissance et de nos investissements. »
Au premier semestre 2020, Bayer a annoncé en France la vente du site de Méréville, la suppression de 476 postes, la modification de 153, et la création de 94 postes. Malgré les économies au niveau mondial, le cours de l’action a été divisé par trois en 28 mois, avec désormais la menace d’une OPA hostile. Le 30 septembre, Bayer a de nouveau annoncé 1,5 milliard d’euros d’économie supplémentaire, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles cessions et suppressions de postes.
Pour la CFDT, cette fuite en avant ne présage rien de bon pour les salarié(e)s du groupe : ils vont encore faire les frais de l’autisme et de la naïveté de dirigeants ayant sous-estimés les risques d’acceptabilité sociale et environnementale de l’achat de Monsanto. Au stade actuel, la CFDT affirme que le personnel n’a plus confiance dans cette équipe dirigeante, et que la question de son remplacement se pose !
