Mardi 8 décembre au matin, les 125 salariés sur les215 que compte le site et dont l’emploi est menacé, étaient tous présents devantleur site de travail de Gifrer-Barbezat, avec un objectif simple : faireentendre leur indignation et montrer leur détermination à ne pas laisser s’installercette casse sociale.
C’est le 15 septembre, que ce vaste plan social est annoncépar la direction, avec comme objectif l’arrêt de la production de celaboratoire français installé depuis 1912 à Décines.
Ce sont enmajorité des salariés de 50-55 ans, et par ricochet tous ceux des autressecteurs de l’entreprise, touchés par ce plan social, et qui « n’ontd’autres choix que de se mobiliser » pour défendre leurs emplois.
Après avoirintensifié le travail et la production durant toute la période de la COVID 19,ce afin de pouvoir fournir des pharmacies et des hôpitaux, les salariés ontété remercié par l’actionnaire Belge d’une manière surprenante en leur notifiant3 mois plus tard leur licenciement.
L’entrepriseest un leader historique de la fabrication d’antiseptiques.
C’est unemarque reconnue, en particulier dans l’antisepsie et les produits de soinmaternel et infantile.
Lors de lapremière phase de COVID, l’ARS a classé GIFRER comme entreprise fabricant desproduits de première nécessité. Trois des composants de l’antiseptique officielde l’OMS sont produits ou vendus par GIFRER : l’éthanol 90°, l’eau oxygénéestabilisée et le glycérol. Une suppression de l’outil de production de Décinespriverait la France d’une capacité de production d’antiseptiques en casd’aggravation de la pandémie.
Elledispose d’une expertise historique dans le domaine de l’extraction végétale. Degrands laboratoires pharmaceutiques ou vétérinaires français (oumultinationales) sont clients d’extraits végétaux GIFRER. Pour certainsextraits il n’existe à ce jour en France aucun fabricant alternatif.
Cesclients seraient amenés à se tourner vers des extraits venant probablement deChine ou d’Inde. Nous avons échos de grosses difficultés chez certains de cesclients pour trouver une alternative rapide sur des produits stratégiques poureux. Un arrêt de cet atelier constituerait en outre une vraie perte de savoirfaire : la fabrication des extraits ne se limite pas à l’application d’unprotocole de fabrication : il y a un vrai savoir-faire à acquérir.
GIFRER faitpartie du patrimoine industriel local et français, ce qui est mis en avant à lafois par la Madame la Maire de Décines, la vice présidente de la métropole de Lyon et Madame la Député de la circonscription. Décines s’est construit autourde GIFRER, qui reste son premier employeur.
Aux 125suppressions de postes de salariés GIFRER s’ajouteraient les intérimaires etprestataires des Sociétés extérieures. Cela impacterait également les commerceslocaux de Décines.
Dans lecontexte sanitaire et économique actuel, comment laisser fermer un siteindustriel pharmaceutique existant et stratégique, alors que l’on souhaite unplan de relance économique et une relocalisation de l’industrie pharmaceutiqueen France, pour assurer notre souveraineté nationale ? (le sous-traitantfrançais prévu pour la fabrication d’unidoses vient d’acheter une usine enChine disposant de cette technologie, avec pour ambition affichée de développercette activité de production d’unidoses!)
L’externalisationtotale de la production ferait courir un grand risque à GIFRER, du fait d’unedépendance totale aux sous-traitants.
L’externalisationen Chine de la technologie de production des unidoses stériles ferait courir ungrand risque à l’ensemble de cette filière pharmaceutique (risque de copie desprocédés) d’où l’importance de conserver tous les sites français.
Les élustravaillent actuellement, avec un cabinet d’expertise, à un projet alternatif.
Celui-ciintègre un vrai projet industriel avec un maintien de tous les ateliers de production.
Participez à la cagnotte en ligne pour les 125 salariés de GIFRER licenciéspour Noël, en soutien aux salariés en grève depuis le 8 décembre.
Tout le collectif CFDT et le syndicat Chimie Energie Rhône Alpes Ouest CFDT sont bien évidemment aux côtés dessalariés de Gifrer dans ce bras de fer qui n’a d’autres objectifs la sauvegardede l’emploi et de l’activité sur le bassin d’emploi.
Cettecagnotte leetchi a pour objectif le soutien aux salariés en grève depuis le08 décembre 2020.
https://www.leetchi.com/c/cagnotte-pour-les-salaries-en-greve-licencies-chez-gifrer
Photo Progrès/Philippe BELDA