Si le procédé d’inoculation avec du pus de malade était déjà utilisé en Chine et en Inde depuis le Moyen-Age contre la variole, le procédé de vaccination commence en 1796 avec le médecin anglais Edward Jenner pour lutter contre les épidémies de variole en inoculant une souche proche, la vaccine, maladie contractée par les vaches. Depuis le premier vaccin contre la rage de Louis Pasteur, la vaccination a permis de sauver des millions de vie et n’a cessé d’évoluer avec des vaccins combinés, puis issus dela biotechnologie et du génie génétique et dernièrement les vaccins à ARN Messager.
Pourtant, la France a connu ces dernières années une défiance au vaccin de plus en plus forte liée notamment aux effets secondaires, notamment lors des campagnes de vaccination contre l’hépatite B et à la perte de confiance dans les grands laboratoires pharmaceutiques suite aux procès médiatiques comme le Médiator, le Distilbène ou la Dépakine.
Alors 2021 sera-t-elle l’année de la vaccination pour tous ? Un an après le début de la pandémie mondiale de la Covid-19 et un temps record pour développer des vaccins grâce à la mobilisation des grands groupes pharmaceutiques, des startups de la biotech et au soutien financiers des Etats, la vaccination est la seule solution à ce jour pour nous permettre d’entrevoir la sortie du tunnel.
Dans ces conditions, la stratégie vaccinale des Etats et la capacité de production des vaccins deviennent des enjeux majeurs pour sortir de cette crise sanitaire, relancer l’activité économique et retrouver notre liberté dans le monde d’après. Pour autant, ce nouvel horizon ne peut s’envisager sans un accès au vaccin à toute la population mondiale et une solidarité avec les pays les moins riches. Face à la circulation active des premiers variants britanniques, brésiliens et sud-africains et le risque potentiel de limiter l’efficacité des vaccins, les gouvernements ne peuvent penser stratégie vaccinale uniquement au périmètre de leur Etats.
Si le passeport vaccinal apparaît de plus en plus dans le débat public des pays les plus développés, n‘oublions pas qu’une grande partie de la population mondiale se pose tout simplement la question d’avoir accès au vaccin.
Devant l’urgence sanitaire, la question de la propriété intellectuelle, de la mutualisation des technologies, et de la sous-traitance pour augmenter massivement la production industrielle de vaccin à l’échelle mondiale doit être portée dans le débat public sans éluder la prise en charge des coûts de recherche et de développement.
Pour la FCE-CFDT, le vaccin doit être considéré comme un bien commun de l’humanité et accessible à tous. Il faut dépasser la logique de profit pour instaurer une véritable solidarité entre les pays et les peuples permettant à chaque personne de se faire vacciner pour se protéger.