L’industrie du caoutchouc est l’une des plus anciennes industries françaises, ayant fait son apparition au milieu du XIXe siècle. Elle est segmentée entre la fabrication de pneumatiques et la production d’articles en caoutchouc destinés à de nombreux usages industriels (étanchéité, amortissement, tuyaux, usages médicaux, etc.) ainsi que de produits destinés aux particuliers (chaussures/bottes, gants, pansements…). Elle utilise deux grands types de caoutchouc, le caoutchouc naturel et le synthétique. 500 entreprises relèvent de la convention collective du Caoutchouc, 95% d’entre elles sont des PME. Ce secteur majoritairement masculin compte néanmoins 20% de femmes.
Les effectifs de la branche Caoutchouc se contractent depuis quelques années, tout en restant proche de la barre des 50000 salariés, mais avec une baisse importante dans le secteur du pneumatique dû en grande partie à une délocalisation de la production et une concurrence accrue en provenance d’Asie. Depuis 10 ans, la France enregistre des volumes de production de pneus inférieurs à ceux de nos voisins d’Europe de l’Est, mais aussi Allemands, Espagnols et Italiens. L’emploi est ainsi passé de 34000 salariés en 2007 à moins de 23000 en 2020.
Aujourd’hui c’est l’ensemble de la filière automobile, dont le secteur du caoutchouc qui doit relever les défis de la transition écologique. Le passage à une motorisation électrique semble inéluctable. Les récentes annonces européennes laissent entrevoir l’arrêt de toute production de véhicules thermiques ou hybrides en 2035. Une étude réalisée par la chambre patronale du Caoutchouc montre les secteurs fortement touchés, en corollaire à la disparition des moteurs thermiques, des courroies, durites… mais également des opportunités de ce changement de technologie, avec la transformation des produits, des procédés et des compétences.
Pour la FCE-CFDT, il est urgent d’anticiper cette transformation dont les enjeux, et les opportunités sont multiples : en termes d’emploi, d’évolution des compétences, de formation, de santé sécurité et de renouvellement générationnel. En lien avec les équipes, les syndicats, les URI, d’autres fédérations comme la FGMM-CFDT nous devons accompagner cette transition dans les entreprises de notre champ et plus largement celles de la filière automobile. Seul un scénario de transition juste avec toute l’anticipation nécessaire, le tout autour d’un dialogue social constructif permettra d’aborder le tournant industriel du secteur de l’automobile, le maintien des entreprises et des emplois.
