De janvier à fin juin 2022, la France présidera le Conseil de l’Union européenne. Cette mission organisée en rotation semestrielle par pays membre, consiste à suivre l’agenda législatif européen et élaborer des compromis susceptibles de résoudre les problèmes politiques entre les gouvernements des 27 États membres ou entre les gouvernements et le Parlement européen. La présidence organise et préside les réunions du Conseil pour les 10 domaines d’activité : affaires générales ; affaires économiques et financières ; justice et affaires intérieures ; emploi, politique sociale, santé et consommateurs ; compétitivité (Marché intérieur, industrie, recherche et espace) ; transport, télécommunications et énergie ; agriculture et pêche ; environnement ; éducation, jeunesse, culture et sport.
La présidence est l’occasion pour le pays à qui elle échoie, de mettre à l’agenda du Conseil certaines de ses priorités politiques pour l’Union européenne. Si la feuille de route française n’est pas entièrement dévoilée, les nombreuses déclarations du gouvernement dessinent 3 grandes ambitions : relance, puissance, appartenance. Relance pour sécuriser les effets économiques de la pandémie, puissance pour renforcer le rôle de l’Europe, notamment, face aux enjeux commerciaux mondiaux, au numérique et la fiscalité ; appartenance pour assurer la cohésion européenne sur des sujets cruciaux tels que les droits sociaux et la création d’une autorité européenne du travail, le pacte migratoire européen, les enjeux climatiques et la transition écologique.
La présidence française devra gérer certains sujets déjà inscrits en débat. C’est le cas du pacte migratoire, en discussion depuis 2020, suspendu à une forte opposition des pays de l’Est qui refusent toute forme de solidarité. Mais également du Smic européen dont il est déjà acté qu’il ne sera pas le reflet du Smic tel que nous le connaissons en France, mais « d’un salaire minimum adéquat et juste » défini à partir d’un pourcentage fixe du salaire médian dans chaque pays. Les désaccords sont nombreux et portés principalement par les pays d’Europe Centrale qui veulent maintenir leur compétitivité de bas salaires et les pays nordiques qui n’ont pas de Smic. Les salaires y sont déterminés par le résultat des négociations collectives.
Pour la FCE-CFDT, la Présidence française doit être l’opportunité de faire entendre notre vision d’une Europe solidaire, déterminée à créer un pacte social et citoyen. Il s’agira aussi de prendre en compte les expressions de la conférence sociale sur l’avenir de l’Europe, à laquelle la CFDT a participé et pour laquelle la CES a émis 15 propositions en faveur d’une Europe qui protège et sécurise.