» Même enfermé dans un corps de fille, je sais depuis toujours que je suis un garçon  » témoigne Manon. Comme beaucoup de femmes et d’hommes, Manon est transgenre, son identité sexuelle psychique ne correspond pas au sexe biologique.

Pour une grande majorité d’individus, le « sexe psychologique » ou le sentiment d’être femme/fille, d’être homme/garçon se structure très tôt durant l’enfance.

La transsexualité, trouble d’identité de genre ou dysphorie de genre désigne un trouble de l’identité sexuelle, caractérisé par la croyance permanente d’appartenir au sexe biologique opposé. Elle est considérée comme le trouble de l’identité sexuelle le plus sévère. Les causes en sont multiples et résultent d’un ensemble de phénomènes basés sur des facteurs biologiques, environnementaux et psychosociaux qui interagissent les uns avec les autres.
Les personnes concernées ne choisissent pas d’être transsexuelles, cela s’impose à elles. Le transsexualisme n’est ni une perversion, ni une maladie mentale, ni une sexualité, ni un fantasme : c’est une question d’identité, une question d’être !

En janvier dernier, la France a interdit définitivement les thérapies de conversion, qui n’en opéraient aucune, bien au contraire, elles en aggravaient leurs souffrances.

La transsexualité est un sujet tabou, et l’est d’autant plus lorsque sa prise de conscience intervient très tôt au cours de l’enfance. Dans la plupart des cas, elle se traduit par un rejet familial d’une extrême brutalité conduisant à l’isolement, la marginalisation et la précarité. Les discriminations et les violences à l’encontre des personnes LGBT+ et en particulier des transsexuels ont des impacts importants sur la santé des personnes concernées : mal-être profond, dépression durable, désadaptation socio-professionnelle et affective, voire suicide.

Pour la FCE-CFDT, le monde du travail peut être un énième lieu de rejets, de discriminations et de harcèlements à cause de la discordance entre l’apparence physique et l’identité officielle. Il est de notre responsabilité, avec nos militants et équipes syndicales, de sensibiliser les salariés, d’aider les entreprises à créer des dispositifs d’alerte et de sanction des actes transphobes et d’accompagner au quotidien la transition des personnes transgenres.