Sur fond de « crise de la vache folle », les farines animales ou farines de viandes osseuses (FVO) ont défrayé la chronique, la FCE-CFDT a réuni un premier groupe de travail sur cette problématique le 5 novembre 2001.
Suite à la décision gouvernementale du 14 novembre 2000 et la circulaire 2525 du 17 novembre 2000 de création de la MIEFA (Mission interministérielle pour l’élimination des farines animales) appelée aussi Commission Proust (et la parution du décret du 1er décembre 2000 pour l’indemnisation de l’élimination), la FCE-CFDT a réuni un premier groupe de travail sur cette problématique le 5 novembre 2001.
Ce groupe de travail, composé de militants issus des industries verrières, chimiques, papetières, a débattu de la pertinence des procédés d’élimination des stocks par combustion dans les fours des cimentiers et de l’extension probable à d’autres acteurs (centrales thermiques, fours à verre, etc.).
Le GP Tox (Groupe de travail des produits toxiques de la FCE) a déjà sollicité, au nom de la fédération, l’INRS (Institut national de recherche et sécurité) pour des études incluant le questionnement militant. En tout état de cause, nous pouvons tabler sur l’état des lieux suivants.
Les maladies à prion sont à l’origine des difficultés dans la consommation de la viande de bœuf en particulier.
Le prion est une protéine présente à la surface des neurones, sa forme dénaturée (repliement anormal de la protéine) est à l’origine de différentes maladies dont l’ESB (encéphalie spongiforme bovine), dite « maladie de la vache folle ». La forme associée chez l’homme est la maladie de Creutzfeld Jacob, ou la tremblante chez le mouton.
Ces encéphalopathies se caractérisent par la transformation du cerveau en éponge avec le décès en fin d’évolution.
Application du principe de précaution
Ces différentes affections ont longtemps été considérées comme non transmissibles à l’homme : c’est cette propriété, mal connue et mal maîtrisée, qui est à l’origine de l’application du « principe de précaution ».
Les FVO étaient données aux herbivores et autres animaux domestiques comme supplément alimentaire et en substitution à des protéines végétales (type tourteaux de soja, pois protéagineux, etc). Il s’agissait d’améliorer soit la productivité laitière, soit l’équilibre de croissance des animaux à utilisation carnée (porc, volaille, bovins, ovins, caprins ) et ce, dès 1926 au Royaume-Uni.
Ces farines sont obtenues à partir des produits non mis sur le marché par les abattoirs, des éléments non commercialisables des équarrisseurs, ceux-ci valorisant les peaux, les ongles, les cornes, les poils, etc.
Ces déchets sont chauffés à 133 °C sous trois bars de pression après broyage et criblage à 5 mm. Les huiles et les graisses obtenues sont réutilisées en partie comme combustible.
Cet état des lieux détermine le contexte du service public de l’équarrissage qui transforme chaque année les déchets d’animaux en FVO.
Veille syndicale et sanitaire
Depuis le 14 novembre 2000, les FVO à bas risque (absence de prion) ont été retirées de la filière d’alimentation animale et doivent désormais être éliminées.
Le total des déchets d’animaux à détruire s’élève à 3 millions de tonnes par an, ce qui représente environ 850 000 tonnes de farines dégraissées.
Les capacités de destruction existantes ne pourront absorber ni les stocks ni les productions en cours.
Ces méthodes font l’objet d’appel à propositions spécifiques par les pouvoirs publics.
Les travailleurs des entreprises sollicitées pour l’élimination des FVO assureront la veille syndicale et sanitaire à propos de l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail.
Ils feront remonter, via leur syndicat, les informations, leurs revendications, pour alimenter la réflexion fédérale et seront ainsi avec les militants de la CFDT dans l’entreprise, les garants de nos orientations.