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Rencontre entre la TUA, l’Icem et la FCE Des Américains à Paris : tragédie syndicale

Quand ils débarquent à Paris, en décembre dernier, Richard Bensinger responsable TUA de la campagne électorale chez Norton St Gobain à Worcester, Phil Weeler directeur régional TUA, et Kenneth S. Zinn vice-président de l’Icem USA, n’ont qu’une question en tête : "Pourquoi St Gobain, qui bénéficie d’une réputation sociale, sans conflits répétés, ne veut-elle pas les recevoir ?".

Quand ils débarquent à Paris, en décembre dernier, Richard Bensinger responsable TUA de la campagne électorale chez Norton St Gobain à Worcester, Phil Weeler directeur régional TUA, et Kenneth S. Zinn vice-président de l’Icem USA, n’ont qu’une question en tête : « Pourquoi St Gobain, qui bénéficie d’une réputation sociale, sans conflits répétés, ne veut-elle pas les recevoir ? ».

Pas de cravate. Pas de protocole. Seulement la force de leur conviction, leur combativité, pour sensibiliser sur l’urgence et l’iniquité de la situation. Ils viennent rencontrer les représentants de la FCE pour comprendre et demander de l’aide pour obtenir un rendez-vous auprès de la direction générale.

La FCE de son côté a déjà contacté la direction des ressources humaines. Après un premier accord pour recevoir la délégation américaine, elle s’est rétractée avec beaucoup d’embarras.

Harcèlement antisyndical

« La direction locale a décidé qu’elle ne voulait pas de syndicat » explique Richard Bensinger. « La faible majorité aux élections (voir encadré) est due au harcèlement incessant de la direction durant la campagne. Elle a menacé de fermer l’usine si le syndicat entrait. Elle a dit que des entreprises avaient fermé après l’arrivée de TUA. Elle a organisé des séances « d’éducation » entre agents de maîtrise et salariés prêchant le catéchisme antisyndical. Des menaces ouvertes ont été faites aux salariés.

St-Gobain a fait placarder des affiches dans ses divers sites d’exploitation représentant des vautours et des tombes censées illustrer tous les établissements qui auraient fermé à cause des actions de TUA. Les salariés ont une peur énorme. »
De vieux salariés pleuraient de joie

« A la proclamation des résultats des élections, de vieux salariés qui travaillent là depuis plus de trente ans pleuraient de joie » raconte ému Phil Weeler.

« La direction a engagé, pour la conseiller, une équipe de juristes d’un cabinet réputé leader pour son antisyndicalisme. Les contestations sont inouïes par exemple celle concernant un parlementaire qui dit ce qu’il pense, alors que cela est inscrit dans la charte des droits fondamentaux américains.

Déjà Franklin Roosevelt disait « rejoignez les syndicats ». Le sénateur Kennedy a écrit, les membres du congrès sont intervenus. Pas de réaction. Les directions française et américaine se repassent le bébé, seulement, c’est en France, au siège social, que sont prises les décisions. Ils expliquent que cette affaire est en cours de règlement judiciaire et de ce fait ne peuvent pas nous rencontrer, mais c’est faux ! » s’indigne Phil Weeler.

Une position peu éthique

« J’organise les travailleurs depuis 25 ans » explique Richard Bensinger. « Jamais je n’ai rencontré une position aussi peu éthique, vindicative, agressive. Nous avons mené une campagne très correcte. Même les cadres de l’entreprise l’ont reconnu. Dans des communiqués de presse, St-Gobain a osé prétexter que sa procédure d’appel découle de l’impact de la tragédie du 11 septembre sur une économie déjà affaiblie » s’exclame, scandalisée Kenneth Zinn. « Les salariés étaient outrés de l’utilisation d’un tel argument. Ces juristes antisyndicaux embauchés par la direction jouent leur réputation nationale dans cette affaire. Ils vont jusqu’à affirmer que les sénateurs et les membres du Congrès ne devraient pas avoir voix au chapitre en matière d’élections syndicales. La bataille menée chez nous représente un enjeu pour ce cabinet. Ce problème devient important aux USA ».

Comme le remarque avec amertume Phil Weeler : « Cette affaire peut durer des années. Même si le tribunal nous donne raison, la direction peut poursuivre dans son refus de négocier. Le droit du travail est plus favorable aux employeurs qu’aux salariés. Souvent les directions préfèrent violer la loi et payer des amendes, plutôt que d’accepter le fait syndical ».

Une première dans un grand groupe français

Les syndicalistes américains sont repartis, sans rencontrer la direction générale de St-Gobain, mais ont renforcé le lien de solidarité avec les syndicalistes français. La FCE constate que ce refus de reconnaître les représentants des salariés est une première dans un grand groupe français. La fédération a dénoncé publiquement le mépris affiché par les dirigeants de St-Gobain et n’en restera pas là. Les équipes du groupe vont interpeller les responsables patronaux sur ce dossier jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.

Ce n’est qu’un début, et nous poursuivrons le combat pour le respect du droit syndical et pour un management éthique dans tout le groupe St-Gobain.

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