Vécu majoritairement par les femmes, le harcèlement sexuel au travail est dénoncé depuis longtemps par la CFDT.
Le 18 janvier 2002 comparaîtra devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Paris un personnage sans grande envergure, déjà condamné en 1999 par le tribunal de grande instance de Bobigny.
Après des mois d’action et une instruction minutieuse de la part du juge, le harceleur s’est vu infliger deux mois de prison avec sursis, 5 000 francs d’amende et 15 000 francs de dommages et intérêts pour sa victime.
En 1995, le laboratoire pharmaceutique où travaille Catherine, visiteuse médicale, organise un séminaire.
Une vie qui bascule
Son directeur régional, jusque-là très attentif aux performances professionnelles de Catherine, lui prodigue des conseils en tout genre, au point de lui donner rendez-vous dans sa chambre d’hôtel. A ce moment-là, la vie de Catherine bascule. Terrorisée, seule et à bout de nerfs, elle rassemble ses dernières forces et décide de parler de la situation qui lui est faite.
Le Sécif (Syndicat énergie chimie Ile-de-France) est situé à côté du laboratoire. Elle trouve auprès du délégué syndical CFDT écoute et attention, même s’il éprouve quelque malaise face à un problème inhabituel dans l’exercice de son mandat.
Prise en charge syndicale
La section syndicale avec le syndicat utilisent tous les outils disponibles. Intervention auprès de la direction des relations sociales rappelant la responsabilité hiérarchique de l’employeur en matière de respect et de dignité de la personne. Saisine de l’inspection du travail qui est venue sur le lieu du travail et a lancé un appel à témoignages pour prouver que la victime n’était pas isolée. Une plainte au pénal est déposée, avec constitution de partie civile par le Sécif.
Le travail syndical le plus important sera effectué par les membres du CHSCT en coopération avec l’inspecteur du travail qui, en la matière, a eu le réflexe de mener une enquête sérieuse dans l’entreprise en faisant confiance a priori à la victime.
Aujourd’hui, ce harceleur sexuel continue de sévir dans un nouveau laboratoire pharmaceutique. A la veille de l’audience correctionnelle, sans complexe et en toute impunité, il poursuit une nouvelle victime d’attaques renouvelées, insistantes, intentionnelles, en tout cas non désirées, avançant comme alibi une pseudo-galanterie.
La CFDT, nouvellement implantée dans ce laboratoire, forte de l’expérience précédente engrangée dans le syndicat, sera présente et témoignera le 18 janvier prochain dans cette affaire de harcèlement sexuel.
Prendre en charge syndicalement les victimes de harcèlement sexuel, c’est lutter contre la violence au travail et défendre les droits et les intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuels des personnes.