Le 6 décembre, dès le milieu de matinée, les négociateurs savent que les propositions de Shell pour la paritaire « salaires », ne peuvent que déboucher sur un conflit. Les 2,5 % d’augmentation tout compris, sur lesquels la direction affirme ne pas vouloir bouger sont beaucoup trop éloignés des 4 % d’augmentation générale revendiquéenotamment par la CFDT.
La délégation CFDT a présenté ses revendications salaires en les intégrant dans celles du développement durable et de la sécurité, ces deux thèmes étant aussi des priorités affichées par le groupe Shell.
Le respect des salariés, l’amélioration des conditions de travail, la reconnaissance de la compétence, l’attribution de budget suffisant pour l’entretien, le maintien des services de sécurité sont les gages d’un développement des sites de production dans des conditions optimales. Les bons résultats de l’entreprise doivent être équitablement partagés.
4 % d’augmentation ?
Les actionnaires ne doivent pas être les seuls à récolter les fruits du travail de tous. La CFDT demande donc une augmentation de 4 %, 2 % au titre de l’inflation et 2 % au titre du retour sur le travail investi, avec un plancher de 500 F et le calcul de la prime de quart sur le plus haut coefficient, 340 (la nuisance étant identique pour tous).
Le blocage de la direction intervient dans une situation tendue par les derniers projets de restructuration sur la raffinerie de Petit Couronne où vingt-six postes doivent être supprimés et à Reichstett et Berre en continuel remaniement. Il entraîne une grève de 6 jours qui débouchera sur un accord signé par la direction et les cinq organisations syndicales représentatives.
La CFDT au cœur du conflit
Ce conflit a démontré que la CFDT était incontournable. A Petit Couronne et à Reichstett les équipes ont mené le débat sur l’emploi, les réorganisations d’organigramme et la sécurité. Au niveau national, elle a su faire les propositions permettant un accord accepté par tous !
La direction de Shell doit maintenant savoir tenir ses engagements de modernisation par le dialogue. Elle doit clairement faire le choix du contrat social sans aucune ambiguïté.
La CFDT a montré qu’elle était la charnière entre le contractuel et le conflictuel. Conformément à ses orientations, elle privilégie la négociation si le débat est large et réellement ouvert.