La FCE CFDT apprend par la presse la réorganisation du groupe Gaz de France. Selon une méthode désormais habituelle à l’entreprise, la direction n’a pas cru bon d’informer, sous une forme ou sous une autre, les fédérations syndicales de son projet, à l’exception d’un coup de téléphone rapide au secrétaire général de la fédération hier soir à 20 H.
La FCE CFDT tient à dénoncer cette absence de concertation, à l’heure même où l’entreprise prétend associer le personnel aux évolutions consécutives au nouveau contexte de concurrence et d’ouverture des marchés.
Sur le fond, cette réorganisation ne paraît pas directement liée à la question de l’ouverture du capital. La création de trois pôles ( Amont , Commercial , Infrastructures ) semble plutôt anticiper sur les évolutions du cadre juridique européen
UNE VOLONTE DE FILIALISATION :
La constitution d’un pôle Infrastructures regroupant le Transport, la Distribution et la Recherche correspond à l’évidence à une volonté de filialiser ces trois activités.
La direction interprète les conclusions du sommet de Barcelone en ce sens. Pourtant, rien n’oblige à filialiser le Transport qui, à l’instar du RTE pour EDF, pourrait parfaitement exercer son activité en toute neutralité, tout en restant dans le giron de l’entreprise. Ce débat mérite d’être ouvert. Mais qui souhaite en débattre ?
En ce qui concerne la Distribution, cette menace de filialisation est tout aussi inquiétante puisqu’elle menace directement à la fois la mixité EDF – Gaz de France et les missions de service public dévolues à cette activité.
Enfin, la présence étonnante de la Recherche dans ce pôle Infrastructures pose plus d’une question. S’agit-il de l’amorce d’une filialisation de ce secteur pourtant stratégique de l’entreprise ?
La direction paraît largement anticiper sur ce que pourrait être le contenu de la deuxième directive. La FCE-CFDT n’approuve pas cette précipitation et demande l’ouverture d’un large débat sur la structuration de l’entreprise intégrée que doit être Gaz de France.
OUVERTURE DU CAPITAL :
Si la nouvelle organisation ne facilite ni ne complique l’ouverture du capital de Gaz de France, elle s’accompagne de la volonté, déjà affirmée à plusieurs reprises par la direction de l’entreprise, de trouver des capitaux propices à son développement.
La FCE-CFDT rappelle que la situation financière de l’entreprise ne semble pas imposer cette ouverture. D’autant que les dernières informations dont nous disposons indiquent que Gaz de France ne souhaite plus s’adosser à un opérateur pétrolier, voire même électricien mais privilégie l’introduction d’une partie du capital en bourse.
Ce revirement éloigne l’entreprise du projet industriel qui semblait s’imposer il y a quelques mois et que la FCE-CFDT exigeait comme préalable à toute discussion. Visiblement, les ambitions ne sont plus que financières et cela n’est pas acceptable.
UNE PRECIPITATION INCOMPREHENSIBLE :
En communiquant entre les deux tours des élections législatives, la direction tente de faire pression sur la nouvelle majorité qui se dessine.
Pour la FCE-CFDT, elle anticipe exagérément sur d’éventuelles modifications du contexte européen. Elle néglige la nécessaire concertation avec les partenaires sociaux et prend le risque de plonger encore plus le personnel dans le doute et le découragement.
La FCE-CFDT n’approuve pas cette forme de gouvernance et exige une concertation avec les fédérations syndicales ainsi que la consultation des Organismes Statutaires compétents avant toute décision.
Devant cette attitude inacceptable et ces décisions prises unilatéralement, la FCE CFDT envisage dans les prochaines semaines, et avec le personnel, une riposte à la hauteur des actes posés par la direction.