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interview Estelle Devos

Le 27 janvier 2025, la FCE-CFDT renouvelait son engagement en paraphant le nouvel accord-cadre mondial sur la responsabilité sociale et environnementale 2025-2030 du Groupe EDF. Estelle Devos, négociatrice CFDT et secrétaire du comité de dialogue mondial sur la RSE nous en dit plus.

MAG FCE : Bonjour Estelle, peux-tu en quelques mots te présenter ?
Je suis entrée dans les IEG en 1999, et depuis mon adhésion à la CFDT, j’ai occupé plusieurs mandats, jusqu’au 12 février dernier, où j’ai été élue secrétaire du Comité mondial de dialogue sur la RSE du groupe EDF (CMDRSE). J’ai pour mission de coordonner l’ensemble des travaux des membres de l’organisme. Ainsi, je co-pilote, avec la direction du dialogue social, le déploiement de l’accord à tous les salariés du groupe EDF dans le monde.
Par ailleurs, je coanime, aux côtés des représentants de la direction, les réunions du comité de pilotage et de la plénière annuelle et en séance, je coordonne les échanges des différents membres. Je suis, en quelque sorte, leur interlocutrice privilégiée.
Aussi, compte tenu du rôle du comité d’entreprise européen en matière de RSE, et de façon à jouer pleinement la complémentarité, j’assure la coordination des travaux attendus entre ses deux organismes.

MAG FCE : Peux-tu nous parler du contenu et des avancées de ce nouvel accord par rapport à la dernière version de 2018 ?
J’ai été désignée par la FCE-CFDT comme négociatrice de ce nouvel accord. Avec mes collègues, nous avons conclu un texte ambitieux qui fixe des exigences claires. Il comporte 6 thèmes d’engagement et 15 chapitres. Il représente, pour moi, un véritable tournant.
En termes d’avancées, par rapport au précédent accord signé en 2018, des engagements marquants ont été pris, comme la tolérance zéro en ce qui concerne l’atteinte aux droits humains fondamentaux, mais aussi envers le harcèlement, la discrimination et toutes les formes de violences au travail.
Ce texte innove avec trois nouveaux chapitres dédiés au devoir de vigilance, à la transformation numérique responsable et à une transition juste et soutenable pour tous.
Il est à noter également que, dans le domaine social, nos ambitions sont fortes. Nous avons deux projets : celui d’élaborer une politique de couverture sociale et d’avantages pour l’ensemble des salariés du Groupe et celui d’engager une réflexion sur la mise en place d’un salaire décent.
Aussi, en réponse à l’urgence de protéger notre planète, nous avons ajouté un nouveau thème intitulé « environnement et climat ».
Enfin, notre ambition en matière de prévention, santé et sécurité est également au cœur de cet accord, avec l’objectif d’éradiquer les accidents graves et mortels.
Je suis fière que la CFDT ait contribué à porter toutes ces exigences pour un avenir plus juste, durable et soutenable pour nous tous.

MAG FCE : Comment le Groupe EDF s’assure que ses partenaires et sous-traitants respectent bien les exigences de vigilance en matière de droits humains et d’environnement ?
Dans l’accord, nous avons un chapitre entier dédié à ce questionnement. En 2025, année consacrée au déploiement de l’accord, une communication spécifique sera faite à tous nos fournisseurs et sous-traitants sur les engagements du Groupe. Les exigences portent sur :
– Le respect de la loi nationale du pays d’exécution du contrat
– Le respect des normes internationales du travail et des droits humains
– La santé et la sécurité, incluant les normes internationales applicables
– Le respect de l’environnement, notamment la réduction de l’empreinte carbone, la préservation des ressources et l’adaptation au changement climatique
– Le respect de la politique éthique et conformité du Groupe EDF.
Dans ce cadre, les sociétés du groupe mettent en place, vis-à-vis des fournisseurs et sous-traitants, les procédures appropriées de sélection et d’évaluation visant à répondre à ses exigences, via un plan de vigilance. Celui-ci comprend une cartographie des risques identifiés, leur évaluation et les mesures prises pour les prévenir, ainsi que la diligence d’audits effectués chez les fournisseurs et sous-traitants.
Par ailleurs, et c’est une revendication de la CFDT, tout manquement aux exigences, répété et/ou non corrigé après observations, et ce, malgré l’accompagnement du groupe EDF, entraînera des actions pouvant aller jusqu’à l’arrêt des relations, dans le respect des obligations contractuelles.

MAG FCE : Face à l’impact de l’IA sur l’évolution des emplois et des compétences, quelles mesures sont prévues au sein du Groupe pour accompagner les salariés face aux transformations induites par l’automatisation et l’intelligence artificielle ?
Cette question est importante et, là aussi, c’était une revendication forte portée par la CFDT.
En effet, la transformation numérique du Groupe EDF est aujourd’hui bien engagée et déployée dans nos métiers. Pour autant, elle peut être source d’inquiétude pour de nombreux salariés, et cela est légitime.
C’est pourquoi, il était important, pour les signataires de ce nouvel accord, que cette transformation de l’entreprise, qui passe nécessairement par la préparation des compétences digitales de demain, soit réalisée en garantissant l’employabilité des salariés, la compétitivité du Groupe, la sécurité informatique, la protection du patrimoine immatériel, et qu’un dialogue social, autour des projets de transformation liés au digital, soit instauré.

MAG FCE : Concernant la transition écologique, quels dispositifs concrets sont mis en place pour accompagner les salariés, notamment en matière de reconversion professionnelle et d’emplois durables ?
Le groupe EDF valorise, dans toutes ces communications sur le sujet, le fait qu’il encourage le développement des compétences, la responsabilisation des salariés, la prise d’initiative et la capacité d’innovation au plus près du terrain. Il précise qu’il donne les moyens à ses salariés de développer leurs compétences et de construire leur parcours professionnel.
Dans le cadre de cet accord, le groupe EDF s’est engagé à porter une attention particulière aux enjeux d’anticipation des changements liés aux
politiques de transition qui seront entreprises pour assurer une transition acceptable et juste socialement. Le monde change, nos entreprises évoluent, mais n’oublions pas que le salarié est aussi le principal acteur de son parcours professionnel. Les représentants du personnel ont, en conséquence, un rôle majeur à jouer dans l’accompagnement des situations individuelles professionnelles des salariés.

MAG FCE : Un dernier mot pour définir ton état d’esprit aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je suis heureuse de pouvoir m’investir pleinement dans cette nouvelle mission pour les cinq prochaines années. J’ai été élue secrétaire de cet organisme, le 12 février dernier. Etant particulièrement sensible aux enjeux de la mixité et de l’égalité dans le groupe EDF qui sont, pour moi, des valeurs essentielles de tout accord RSE, je suis donc fière d’être la première femme à la tête de ce Comité mondial. Je vais m’attacher à poursuivre la dynamique impulsée, à coordonner nos travaux, à promouvoir l’accord, ainsi que nos engagements communs, et à renforcer notre visibilité notamment au travers de la communication. En résumé, je suis heureuse, positive et motivée.

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